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dimanche 24 septembre 2023

La Grèce, les Turcs et la loi des séries

Publié le | par Hakan | Nombre de visite 686

Est-ce que ce phénomène positif dans le divertissement grec sur le multiculturalisme a surgi en raison de la crise ? Quoi qu’il en soit, avec la vague de feuilletons turcs sur les écrans, les technologies modernes semblent être revenues vers davantage de « valeurs traditionnelles » auxquelles tout le monde peut se rapporter.

La chaîne turque de restaurants Tike a ouvert son premier restaurant international en Grèce en 2007. Son propriétaire grec, Aleksandros Louvaris, a même engagé des chefs turcs. A son ouverture, Aleksandros a obtenu de sévères critiques sur l’audace d’implanter un restaurant turc en Grèce, le tout avec un menu totalement halal. Le lieu est bientôt devenu un endroit branché dans un quartier huppé du nord-ouest d’Athènes. Aujourd’hui, le restaurant semble être fermé définitivement puisqu’il a laissé place à un endroit désert avec des toiles d’araignées et de la poussière sur les tables.

Roméo et Juliette 2012

Le tourisme (ou la diplomatie des tremblements de terre) ont aidé les gens à se rassembler, bien qu’ils partageaient déjà leur passé historique. Même les repas de souvlaki (petite brochette de viandes grecque), kebab (équivalent turc) et gyros (généralement du porc grec à la broche) sont assez proches. En Grèce, la ville turque d’Istanbul est encore appelée Constantinople (qui fut son nom de 330 jusqu’à la capture des Turcs en 1453). Pour de nombreux Grecs, visiter la Turquie leur donne l’impression de « se sentir comme à la maison », admet Stelios, un étudiant à Athènes.

Depuis 2008 il y a une « invasion » de feuilletons turcs sur la chaîne principale ANT1, comme la série policière Ezel, la romance Ask-I-Memmu, les drames Ask ve Cezaet Kismet. Comme dans tout le pourtour méditerranéen, en 2010, le plus grand succès télévisé en prime timeétait « Mille et une nuits » (Binbir Gece). A l’occasion des diffusions de « Les frontières de l’amour » (Yabanci Damat), un téléfilm qui a fait un carton, les rues étaient désertes chaque lundi dès vingt-et-une heures. C’est tout un peuple qui suivait l’histoire d’une fille d’un célèbre fabricant turc de baklava avec le fils d’un armateur grec. « Les Grecs peuvent se couper de leur vie quotidienne, de leurs problèmes personnels ou liés à la crise », déclare Rami Saari dans un café du centre d’Athènes (Atina en turc). Ce grand homme en chemise bleue est un traducteur qui vit et travaille à Athènes. « Ils peuvent voir que les autres, plus souvent des gens riches – par exemple les personnages dans les séries – ont les même problèmes que les autres. Les relations gréco-turques changent – amour et haine, colère et amour – c’est comme dans un feuilleton », plaisante-il.

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