Le dimanche 30 octobre 2011, lors d’une manifestation légale organisée à la « Place de la Bastille » (à Paris) par des Français d’origine turque contre le terrorisme du PKK (organisation kurde classée comme terroriste par la communauté internationale) une centaine de partisans de l’organisation terroriste ont pris pour cible les manifestants d’origine turque en les attaquant à coup de bâton et de projectiles.
Une vidéo, tournée par les activistes kurdes eux-mêmes et diffusée sur internet montre clairement le caractère organisé et prémédité de l’agression. La majorité des agresseurs sont munis de bâton et avancent regroupés de manière à frapper le plus violemment possible les manifestants dont certains sont passés à tabac – à la limite du lynchage, le montage vidéo ne montrant tout.
En France les activités illégales du PKK sont nombreuses : trafic de drogue, racket des commerces turcs et kurdes, etc pour financer le terrorisme. Un financement bénéficiant d’une certaine impunité et contre lequel les pouvoirs publics français n’ont pas agi excepté jusqu’à très récemment.
C’est cette impunité que les Français d’origine turque souhaitaient dénoncer aujourd’hui lors d’une manifestation pacifique et familiale Place de la Bastille, une manifestation composée de membres et d’amis de la communauté turque de France parmi lesquels étaient présents des femmes et des enfants qui se sont vus refuser de la manière la plus anti-démocratique que ce soit, leur droit à l’expression, mais plus grave encore ont risqué leur vie sous une pluie de pavés.
Les méthodes des terroristes du PKK et de leurs sympathisants sont celles des pires ratonnades d’un autre âge, et dont nous sommes aujourd’hui, en tant que Français d’origine turque, les silencieuses victimes. Néanmoins, l’inaction des autorités publiques pose des questions bien plus préoccupantes, auxquelles nous exigerons des réponses :
– Comment peut-on autoriser une telle liberté d’action aux membres PKK sur le territoire français ? La grande majorité de la communauté internationale, y compris l’Union Européenne et plus particulièrement la France, ont depuis longtemps reconnu le caractère terroriste de l’organisation.
– Pour quelle raison les policiers qui étaient présents sur le lieu de l’agression ne sont pas intervenus à temps pour protéger les manifestants ?
– Pour quelle raison une manifestation d’une communauté déjà la cible de nombreux groupes haineux ne bénéficiait-il pas dela protection dont elle a besoin ?
– Comment une telle explosion de racisme et de haine anti-turque peut elle s’exprimer sur le sol français ?
– Comment est-il possible qu’une centaine de sympathiasnts d’un groupe terroriste, constituée en milice puisse se déplacer librement dans les rues de Paris alors que les activités et les activistes du PKK sont très bien connus par les renseignements antiterroristes français ?
– Ce "dérapage" constituait-il un « coup politique » à moins d’un an d’une échéance électorale primordiale, afin de réalimenter les réactions turcophobes chez les Français et gagner des voix en surfant sur la vague turcophobe que nous avons connu lors de l’élection présidentielle précédente ?
Les Français d’origine turque doivent exiger des réponses. Il en va de leurs droits démocratiques en tant que citoyens français. Il en va, plus généralement, de la Démocratie en France.