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Source AFP
Trois adolescents ont été arrêtés après des violences perpétrées mardi soir à Nicosie par des supporteurs chypriotes-grecs contre une équipe de basket-ball turque à l’issue d’un match comptant pour la Coupe de l’Eurochallenge, a annoncé mercredi la police chypriote.
Les trois garçons de 15 ans ont été interpellés après des actes de vandalisme, qui ont fait des blessés légers, survenus dans la salle Eleftheria après la rencontre entre le club chypriote Apoel Nicosie et le club turc de Pinar Karsiyaka d’Izmir, qui a vu la victoire des Chypriotes 82 à 80.
"Dès la fin du match, une partie des supporteurs d’Apoel a commencé à lancer des objets sur l’équipe turque", a déclaré le porte-parole de la police, Michalis Katsounotos, à l’agence chypriote CNA, estimant que rien n’avait "provoqué l’attaque" pendant le match, disputé dans une "ambiance sportive".
Les joueurs turcs ont dû être escortés vers les vestiaires, et les quelque 500 supporteurs s’en sont ensuite pris aux forces de l’ordre, leur lançant des pierres, avant de commencer à saccager la salle.
La police a dû faire usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule, et cinq policiers ont été soignés à l’hôpital pour des blessures légères.
Le président chypriote Demetris Christofias, a dénoncé la folie de ces "soi-disant supporteurs, hooligans et stupides". "Cela a fait beaucoup de tort à la République de Chypre (...), parce que cela alimente de manière formidable la propagande turque", a-t-il ajouté.
A Izmir (ouest), plusieurs dizaines de personnes, dont de nombreux responsables gouvernementaux, ont accueilli l’équipe locale en arborant le drapeau turc, selon les images des chaînes de télévision.
L’entraîneur de Karsiyaka, Hakan Demir, a déclaré à la presse turque avoir eu "très peur" : "ils voulaient nous tuer tous".
"Un millier de spectateurs sont descendus sur le parquet et nous ont chassé jusqu’aux vestiaires avec des bâtons, des matraques et des pierres. Ils ont aussi lancé des grenades lacrymogènes. La police a été largement débordée", a ajouté le technicien.
Le porte-parole du club, Gökhan Sensan, a eu un doigt fracturé dans les incidents et l’ambassadeur de Turquie, Kaya Türkmen, a demandé à la force onusienne à Chypre d’assurer la sécurité des joueurs et de l’encadrement.
Le ministre turc chargé des négociations avec l’Union européenne, Egemen Bagis, a dénoncé une attaque "inhumaine", affirmant que son pays suivrait de près la procédure judiciaire à l’encontre des assaillants et exigeant que ceux-ci soient punis de la manière la plus sévère.
"Cette attaque des Chypriotes-grecs insolents menace les perspectives d’une paix à Chypre (...). Comment peut-on espérer que les communautés turque et grecque puissent coexister ?", s’est-il interrogé.
La Turquie occupe le nord de Chypre depuis l’invasion menée en 1974 en réponse à un coup d’Etat fomenté par des nationalistes chypriotes-grecs, soutenus par Athènes, et visant à rattacher le pays à la Grèce.
Les rencontres sportives entre formations turques et chypriotes-grecques sont rares, mais la violence n’avait jamais atteint un tel niveau lors des précédentes rencontres de football, de basket ou de handball.
Le hooliganisme reste toutefois monnaie courante dans les stades chypriotes et la réputation des ultras d’Apoel, connus pour leur nationalisme, est déjà établie.
