Lente reprise attendue pour l’économie turque (Berd)
La reprise de l’économie turque en récession sera « progressive », a averti mercredi la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) en ouvrant sa réunion annuelle de deux jours à Sarajevo.
Pour 2019, le produit intérieur brut de la Turquie va baisser de 1,0%, a expliqué la Berd dans un communiqué détaillant ses prévisions de croissance pour les 37 pays qu’elle couvre en Europe centrale et orientale, Asie centrale et sur le pourtour méditerranéen. La Turquie en est le mauvais élève. En novembre dernier, lors de son dernier point de conjoncture, la Berd prévoyait encore une croissance positive de 1,0% pour ce pays.
« La reprise après le coup de frein connu en Turquie ne devrait être que progressive. Des taux d’intérêt élevés vont continuer de déprimer la consommation et l’investissement, même si les exportations devraient être dopées par une livre plus faible », a expliqué l’institution.
Après un repli de 1% cette année, le PIB devrait augmenter de 2,5% en 2020, prévoit la Berd, soit encore nettement moins que la croissance très dynamique atteinte ces dernières années et jusqu’en 2017. L’économie turque vient de subir sa première récession en dix ans, une inflation de 20% par an et la chute de la livre turque d’un tiers de sa valeur face au dollar l’an dernier. La Turquie est le seul Etat couvert par la Berd qui devrait voir son PIB diminuer cette année, d’après l’institution.
Une croissance modérée est prévue tant pour les pays d’Europe orientale et du Caucase (+2,8%) qu’en Europe du sud-est (+3,0%). L’activité sera plus dynamique en Europe centrale et dans les pays baltes (+3,8%), mais moins forte qu’en 2018 du fait du ralentissement économique en Europe occidentale.
Un léger ralentissement sera observé aussi en Asie centrale (+4,4%), du fait d’un effritement des cours du pétrole. Les pays du pourtour oriental et méridional de la mer Méditerranée connaîtront en revanche une croissance plus forte (+4,6%), tirés par l’Egypte qui profite à plein du retour des touristes et de vastes programmes de travaux publics.
A noter en revanche que la croissance devrait ralentir en Russie (+1,5%) : la Berd évoque l’impact négatif sur l’investissement des sanctions occidentales, ainsi qu’une consommation des ménages heurtée par l’inflation et la hausse d’une taxe sur la valeur ajoutée.
Basée à Londres, la Berd a été fondée après la chute du mur de Berlin pour favoriser la conversion des pays de l’ancien bloc soviétique à l’économie de marché. Elle a depuis élargi ses missions de financement aux pays des rives de la mer Méditerranée.
Source : avec LeFigaro