La Turquie et les USA font un pas de plus pour une solution à Manbij
Le groupe de travail turco-américain a défini « une feuille de route » qui doit être « examinée » par Cavusoglu et Pompeo le 4 juin.
Les pourparlers entre Ankara et Washington marquent une avancée supplémentaire au sujet de Manbij. Les deux partenaires au sein de l’OTAN « ont défini les grandes lignes d’une feuille de route pour leur coopération en vue d’assurer la sécurité et la stabilité à Manbij », indiquent un communiqué de l’ambassade américaine à Ankara et le ministère turc des Affaires étrangères.
Les discussions, qui ont eu lieu vendredi dernier à Ankara, se sont déroulées dans le cadre des groupes de travail turco-américains mis en place en février dernier sous la houlette de l’ancien secrétaire d’État américain, Rex Tillerson.
Le document confirme par ailleurs que le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, et le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, « se rencontreront le 4 juin pour examiner les recommandations du groupe de travail ».
La Turquie, qui a lancé en janvier l’opération baptisée « Rameau d’olivier » contre les terroristes kurdes du YPG, une branche armée reconnue par ses alliés comme une organisation terroriste à Afrine (nord de la Syrie), a exprimé à plusieurs reprises sa volonté de se diriger ensuite vers Manbij et l’est de l’Euphrate.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a notamment promis en février d’infliger « une claque ottomane » aux Américains suite à leurs menaces de « réagir agressivement » si les Turcs se dirigeaient vers Manbij. Mais les discussions avec M. Tillerson lors de sa tournée dans la région ont permis de calmer le jeu. « Nous nous sommes entendus pour normaliser nos relations », avait précisé le chef de la diplomatie américaine.
Ankara bénéficie d’avantages diplomatiques et militaires non négligeables en Syrie depuis la prise de Afrine. L’offensive lui a permis de faire d’une pierre deux coups en consolidant sa présence sur le terrain syrien et en affaiblissant considérablement les combattants kurdes sur le terrain.
Les déclarations de vendredi laissent entrevoir un relatif optimisme au sujet de Manbij alors que les observateurs avancent la possibilité d’une administration américano-turque à Manbij, qui pourrait satisfaire Ankara. La rencontre entre MM. Cavusoglu et Pompeo le mois prochain devrait cependant venir avec son lot de conditions des deux côtés.
Source : avec l’Orient le jour