Millitakim:dans l’attente du triangle magique.
Par Jean Guillaume Lozato pour Turquie News
Turquie-Ukraine:0-2 puis 2-2 score final. Une équipe nationale qui revient de loin. Puis Islande-Turquie 2-0. Victoire scandinave sans appel. Alors,reculer pour mieux sauter ou pour s’enfoncer ?
Le premier match qualificatif pour la prochaine coupe du monde en territoire russe entre deux équipes reconnues internationalement a eu l’effet du carbone 14. Mais aussi d’un avertissement. Les deux moitiés de match en témoignent.
Les turcs ont tâtonné les quarante-cinq premières minutes. Figés. Plus actifs les dix dernières minutes mais brouillons.
Logiquement les ukrainiens ont ouvert le score sur un penalty de l’avant Yarmolenko (une défense turque lente et naïve). Puis ont confirmé leur avance par Kravets depuis le côté gauche, après un bonne intuition de l’ailier Yarmolenko. Les turcs réduisant le score d’une tête de O.Tufan suite à un corner tout juste avant la pause.
Les quarante-cinq dernières minutes, sous l’impulsion du leader H.Calhanoglu entreprenant mais clairvoyant, la Turquie s’est crée des occasions, variant verticalisations et petites touches. Avec un peu plus d’explosivité grâce aux provocations techniques du jeune talent E.Mor. L’égalisation sur penalty par H.Calhanoglu (82’) n’étant que justice.
L’idée finale de tout ça est que A.Turan manque à H.Calhanoglu et à l’ensemble du groupe. Pour preuve son but salvateur pour le Barça en Ligue des Champions. Un trident Arda Turan/Hakan Calhanoglu/Emre Mor ferait très mal en Russie.
La Turquie a prouvé,en remontant le score et en percutant même le poteau adverse, qu’elle serait excellente lors des matchs à élimination directe en phase finale. Néanmoins cela reste perfectible. Et ceci n’a pas fonctionné à l’extérieur quelques jours plus tard.
Régler le relationnel sera le déclic pour le Mondial 2018. Quelques jours plus tard à Reykjavík, c’est justement ce liant qui a manqué. Les membres de l’équipe nationale ont semblé perdus. La première mi-temps a vu des turcs complètement statiques encaisser un premier but malgré une volonté de répondre aux assauts adverses. Mais symboliquement O.Toprak a joué de malchance, détournant un tir dans son propre but. Le deuxième but, lui,révèle une chose tout à fait symptomatique de la passivité turque concernant le replacement. Finnbogason a doublé l’addition suite à un très long ballon aérien vertical. La deuxième mi-temps a vu des turcs tentant tant bien que mal de réagir, parfois dépassés dans le jeu aérien, parfois soumis à l’esprit de précipitation. Le carton jaune reçu par Emre Mor l’illustre parfaitement.
Le tout dernier match a donc fourni quelques indices d’une situation s’aggravant tant au niveau pratique et comptable qu’au niveau de la méthode. Meme si en football et avec la Millitakim tout est possible puisque l’aventure pour l’euro 2016 avait débuté avec une défaite en Islande sur le même score en qualifications.Peut-être le mach retour sera-t-il à nouveau une finale de groupe ? La cohésion du groupe doit s’insuffler par une meilleure rigueur tactique mais aussi par une continuité, un climat de confiance. Le retour de Arda Turan sans pression se fait de plus en plus urgent. Surtout pour le rééquilibrage des rôles, soulageant ainsi Hakan Calhanoglu et Mehmet Topal. Avec la confirmation de Emre Mor en pointe, il serait judicieux d’associer au plus vite ces trois talents. La France avait bien eu son carré magique(Platini-Giresse-Tigana-Fernandez). La Turquie possède son triangle magique.