Sans surprise, Ahmet Davutoglu redevient premier ministre
ANKARA, Turquie – Sans surprise, Ahmet Davutoglu redevient premier ministre de la Turquie après avoir été nommé par le président Recep Tayyip Erdogan qui a remporté une victoire éclatante aux dernières élections du 1er novembre.
Le Parti de la justice et du développement, fondé par M. Edogan, a reçu un mandat fort à l’élection parlementaire que peu de gens avaient prédit, ce qui lui a permis de regagner la majorité qu’il avait perdue au dernier scrutin datant du mois de juin.
Le président Erdogan avait convoqué les Turcs aux urnes le 1er novembre après que le premier ministre Davutoglu eut échoué dans sa tentative de former un gouvernement de coalition avec les trois autres partis d’opposition au Parlement.
L’élection a lieu dans un climat de violence au pays, et MM. Erdogan et Davutoglu répétaient que seul un parti majoritaire pourrait rétablir la stabilité. Les combats entre les forces de sécurité et les rebelles kurdes ont fait des centaines de morts et ont taillé en pièces un cessez-le-feu déjà fragile.
La Turquie a aussi été la cible de deux attentats suicides majeurs lors de rassemblements prokurdes qui ont fait quelque 130 morts — des attaques qui auraient été perpétrées par le groupe armé État islamique.
M. Davutoglu devrait présenter une liste de son Cabinet au président pour qu’il l’approuve aussi tôt que jeudi ou vendredi.
Plus tôt, jeudi, les nouveaux députés ont prêté serment lors d’une cérémonie à l’ouverture de la première session du Parlement depuis l’élection.
L’assermentation de la députée kurde Leyla Zana a été jugée invalide puisqu’elle a modifié le serment d’allégeance. Elle prêté allégeance à la « nation de la Turquie » et non à la « nation turque » — une formulation qu’évitent d’utiliser les Kurdes.
Elle avait aussi commencé son allocution en disant au président, en langue kurde, qu’elle souhaitait qu’une « paix durable et honorable » soit conclue entre la Turquie et les Kurdes.
On ne savait pas encore si elle allait prêter serment une seconde fois. Des représentants ont indiqué qu’elle ne pourra pas participer aux activités du Parlement tant qu’elle n’aura pas été assermentée.