A400M : la ligne allemande l’emporte... et c’est une bonne nouvelle
Les ministres français et allemand de la Défense, Hervé Morin et Karl-Theodor zu Guttenberg se sont retrouvés hier soir à Paris pour discuter de l’avenir du programme d’avion de transport militaire Airbus A400M. La ligne de fermeté allemande l’a emporté, alors que les Français semblaient prêts à faire plus de concessions à l’industriel afin de sauver ce programme européen dans la panade.
La France et l’Allemagne attendent désormais "un geste financier" d’EADS. Pas question non plus de renegocier le contrat en deux tranches, comme l’a évoqué le général Palomeros, chef d’état-major de l’armée de l’air, lors du salon aéronautique de Dubaï. "La fidelité au contrat n’est pas seulement une phrase romantique" a martelé le Karl-Theodor zu Guttenberg. Une position également partagée par les Britanniques, qui souhaitent "rester fermes et mettre l’industriel à l’épreuve".
Le "geste financier" attendu par la France et l’Allemagne arrive dans un contexte où EADS (maison mère d’Airbus) a enregistré une perte nette de 87 millions d’euros au troisième trimestre 2009. Une annonce, il est vrai, très opportune, au moment où les Etats font les gros yeux...
Les sept pays participants à ce programme (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grande-Bretagne, Luxembourg, Turquie) doivent se retrouver aujourd’hui à Berlin. L’Afrique du sud, seul client à l’export avec la Malaisie, vient d’annuler sa commande de huit appareils. Le premier vol de l’avion est toujours promis, par Airbus, "vers la fin de cette année". Le retard est déjà de quatre ans. 180 appareils doivent être commandés pour un coût de 20 milliards d’euros, un chiffre sans doute sous-évalué de 25%, s’accordent les experts.