Afghanistan : trois ingénieurs turcs meurent dans un attentat-suicide
Trois ingénieurs turcs ont été tués et un quatrième a été blessé, lundi 2 juin au matin dans l’est de l’Afghanistan, par un kamikaze à moto qui s’est fait exploser contre le car dans lequel ils se trouvaient pour aller travailler.
L’attentat s’est produit peu après 7 h 15 (3 h 45 en France) dans le district de Behsud, près de Jalalabad, la grande ville de l’Est afghan. Le bilan de trois morts et d’un blessé et la nationalité des victimes ont été confirmés par une source officielle turque. Un enfant afghan a également été blessé, a dit le chef de la police locale.
L’attentat n’est pas encore revendiqué, mais il porte la signature des talibans.
Le groupe d’ingénieurs, des employés de la compagnie turque EMTA, se rendait au travail au moment de l’attaque. « Ils s’occupaient d’un projet de construction dans le Nangarhar », province frontalière du Pakistan, a précisé la police.
L’attaque n’a pas été revendiquée, mais les attentats-suicides font partie des armes de prédilection des talibans, artisans d’une insurrection meurtrière en Afghanistan depuis leur éviction du pouvoir par une coalition militaire menée par les Américains dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.
Le ministère des affaires étrangères turc a dénoncé « un acte terroriste lâche dont les coupables doivent être rapidement traduits en justice par les autorités afghanes ».
L’offensive des talibans
La Turquie dispose d’environ 460 soldats en Afghanistan au sein de la Force internationale d’assistance et de sécurité, coalition militaire placée sous l’égide de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. Les talibans ont lancé, le 12 mai dernier, leur offensive de printemps, entre les deux tours de l’élection présidentielle devant désigner le successeur de Hamid Karzaï, qui n’est pas autorisé par la Constitution à briguer un troisième mandat.
Si les insurgés n’ont pas réussi à perturber significativement le premier tour du 5 avril, ils pourraient redoubler d’efforts pour tenter de saboter le second, prévu pour le 14 juin. Lundi, ils se sont dits « prêts à entrer en action contre le personnel électoral et les bureaux de vote », intimant aux électeurs de « rester à l’écart » des opérations de vote.
source : avec LeMonde