20 avril 2024

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100e anniverssaire de la république de Turquie

Voici, en exclusivité, le compte rendu de Jean Patrick Martz, mari de Sirma Oran d’une réunion qui a eu lieu le vendredi 15 février 2008, dont l’intitulé était « La bataille de Villeurbanne : exemple de résistance aux thèses négationnistes de l’Etat turc » (sic !) . Nous avons choisi de conserver ce titre parce que nous n’aurions pas trouvé mieux !
Vous allez voir de quel bois se chauffent nos courageux "résistants" qui ont réussi à bouter l’ennemi(e) hors de la liste électorale PS-Verts, haut fait d’arme s’il en est !

Je préviens les âmes sensibles que vous allez entrer dans le monde du complot et de l’intrigue. Un monde dans lequel les Turcs et les Verts sont des idiots notoires. Un monde où le dialogue consisterait à préalablement adopter intégralement les positions d’un des interlocuteurs avant de pouvoir discuter. Un monde dans lequel le courageux Movses Nissanian affronte l’État turc et ses agents infiltrés avec l’aide de son inséparable Sancho... Pardon ! Jean Paul Bret, pourfendeur impitoyable de l’infidèle négationniste en cette bonne ville de Villeurbanne. [ndlr TE]


France

"La bataille de Villeurbanne : exemple de résistance aux thèses négationnistes de l’Etat turc" (sic !)

Publié le | par Turquie News | Nombre de visite 991
"La bataille de Villeurbanne : exemple de résistance aux thèses négationnistes de l'Etat turc" (sic !)

Source : Turquie Européenne

L’ordre du jour de cette rencontre pouvant donner lieu entre autres à des propos relatifs à mon épouse Sirma Oran Martz, il m’a semblé nécessaire de m’y rendre, de noter les propos tenus, et ainsi de pouvoir en témoigner. Ce qui suit est une retranscription à partir de mes notes – quand j’ai pu en prendre, ayant été constamment interpelé au cours de la soirée, et de mes souvenirs (en gros pour la seconde partie de la rencontre). Mes commentaires à posteriori sont en italique et entre crochets [...]

Je suis arrivé à 20h10, la rencontre a commencé ½ h plus tard. Juste avant le début, Movsès Nissanian est spontanément venu me saluer bruyamment. Toute la durée de la rencontre, un photographe n’a cessé de me mitrailler. Il y avait environ 80 personnes. Muriel Pernin et Movsès Nissanian ont commencé seuls. Jean-Paul Bret est arrivé plus tard.

Exposé des participants

Question à Muriel Pernin : que s’est-il passé à Villeurbanne, ?

Muriel Pernin évoque de façon plus large le "négationnisme" turc et de la façon dont il s’exprime, en rappelant son parcours. Elle est allée en Arménie au début des années 90, où elle a constaté une approche différente entre les Arméniens d’Arménie et la diaspora. Puis elle s’est intéressée aux négationnistes en eux-mêmes. Il y a une différence entre l’attitude Turque d’il y a 15 ans, négation frontale (les représentants de l’Etat Turc), et aujourd’hui, suite aux lois déposées en vue de la reconnaissance du génocide et surtout à l’entrée de la Turquie dans l’Europe, plus insidieuse. Une seule stratégie mais deux visages. L’exemple symptomatique est la manifestation de 2006. D’un côté le collectif des associations franco turques qui appelle à manifester contre le monument mais parallèlement affiche des pancartes appelant à la réconciliation. En même temps, des Loup Gris (très jeunes). Ensuite vient la stratégie pour présenter des candidats Turcs aux élections, candidats manipulés par l’Etat Turc [un candidat turc - je croyais qu’ils étaient Français – est donc forcément manipulé par l’Etat Turc : insulte à son intelligence et procès d’intention diffamatoire]

Ce qui a été vécu à Villeurbanne est lié à ça. Donc le dialogue n’est-il pas un jeu de dupe et que faut-il faire pour l’éviter ? [sic !]

Question : Movsès Nissanian, que pensez-vous du rôle d’inquisiteur que l’on vous attribue ?

Movsès Nissanian : Je voudrais d’abord dire à Monsieur Martz, qui est parmi nous, qu’il peut constater qu’il peut rester parmi de nombreux arméniens. Je ne suis pas sûr que des arméniens puissent rester dans une réunion faite par les turcs si la question du génocide arménien venait à être posée. En êtes-vous bien conscient ? Zarakoglu risque 5 ans de prison pour avoir publié un livre sur le génocide arménien. Il ne s’agit pas d’opposer les Turcs et les Arméniens mais de distinguer les démocrates et les négationnistes, pour aller au-delà. Le blog de Libération était diffamatoire. Ce qui compte n’est pas l’origine mais les valeurs qu’il défend. On ne peut pas être un ex du Front National et venir au PS ou aux Verts sans se demander si la personne a les valeurs de la gauche et respecte les lois de la République – dont fait partie la loi sur la reconnaissance du génocide arménien [Ce n’est pas la première fois ni la dernière que M. Nissanian et Mme Muriel Pernin citeront le FN ou font des rapprochements avec des choses liées au FN ou au nazisme, en parlant de mon épouse. Le ton est agressif et les mots sont délibérément choisis pour évoquer un rapprochement.] . Cette candidate a choisi de ne pas rester sur la liste [Comme si la terrible pression politico-médiatique mise sur ses épaules ainsi que des menaces sous couverts de bienveillance concernant sa famille ne l’avaient pas poussée à la sortie]. Il faut établir un cordon sanitaire, comme pour le Front National, vis-à-vis des thèses négationnistes véhiculées par l’Etat Turc . L’Etat Turc instrumentalise des organisations turques [sic]. Ce phénomène complique l’entrée de la Turquie dans l’Europe [sic].

Question sur le fait d’être élu de la République d’origine arménienne.

Movsès Nissanian : Je suis d’origine arménienne – et aussi alsacienne. Je suis plus sensible à la question du racisme, de la discrimination, du négationnisme. Les arméniens étaient des citoyens de seconde zone dans l’empire ottoman. Les accusations de discrimination qui ont été lancées à la légère, démagogiques, sont méprisables. J’ai toujours combattu le racisme et la discrimination. Dans Viva, je disais mon rêve que turcs et arméniens vivent ensemble. La géographie dicte cela. Mais pour cela, il faut être deux. Depuis 15 ans, la petite Arménie tend la main, sans condition, à la Turquie. Jamais de réponse, si ce n’est d’abandonner la reconnaissance du génocide et le Karabagh, où les arméniens ont failli subir une épuration ethnique [Puisque la guerre du Haut Karabagh est mentionnée, précisons alors que le massacre puis les déportations de Khojali en 1992 ont, eux, réellement eu lieu] . Le poison de la Turquie, c’est l’idéologie nationaliste. Les turcs en sont victimes et il faut les aider à progresser [Cette rhétorique revient souvent : « il faut aider les turcs et les protéger d’eux mêmes ». C’est de la condescendance. Les turcs sont assez grands et n’ont pas besoin de ce genre d’aide qui au final n’aboutit qu’à jeter de l’huile sur le feu. L’idéologie nationaliste est un poison universel : Aujourd’hui, des Arméniens d’Arménie viennent se réfugier en France.] , eux et même des français. Sur des sites internet, il y a des gens comme M.G. [Nom occulté volontairement n’ayant pas le consentement de l’intéressé.], comme René Beaufort , des gens odieux, comparables à ceux de la milice qui envoyaient sous Pétain des juifs à Auschwitz [sic !] (Rien que ça ! ndlr ) .

Muriel Pernin : A propos l’échange avec Sirma Oran Martz : je suis très attachée à la mémoire et j’ai peur du communautarisme (re-sic ! ndlr ! ) .
On est entier avec son histoire, on ne peut pas exister seul en enlevant une part de son histoire [Bien sur que non mais c’est à la personne et à elle seule de choisir ce qu’elle a envie de mettre en avant, ce qu’elle a envie de partager publiquement. Dans une république, on ne peut pas accepter d’être catégorisé comme appartenant à tel ou tel communauté. Sinon c’est la porte ouverte au clientélisme, aux préférences et seuls intérêts des uns au détriment des autres]. Je ne suis pas élue, mais quand on se présente devant les autres, on se présente en entier, avec ses centres d’intérêt, son quartier, et son histoire. Pour moi c’est ça la mémoire, après le communautarisme [En quoi se qualifier d’Arménien au bout de 90 ans n’est pas communautariste ?] : s’enfermer dans une petite parcelle et ne se présenter devant les autres qu’avec ça. Sirma disait qu’elle avait juste envie que les arbres poussent, le combat écologique [Merci de rendre ma femme nunuche et les Verts par la même occasion, l’écologie politique est bien autre chose mais là, nous sommes dans un contexte municipal et non international] , mais cette autre part d’elle-même – ses origines turques – ne sont pas là. J’ai douté sur cette femme, sur quel combat politique elle portait, parce qu’elle refusait de nous parler de ce qu’elle était dans son entier. J’aurais aimé qu’elle me parle d’elle complètement, sans dire non ça ne me plait pas, alors que je savais qu’à côté de ça elle militait dans des associations communautaires. On vient avec des histoires, et cela nous donne de la vigilance sur certains sujets.

Question : que pensez-vous des sites arméniens prônant la réconciliation ou disant que le génocide n’existe pas ? Que pensez-vous de la prise de position de certains arméniens négationnistes ?

Movsès Nissanian cite le Collectif des Démocrates Arméniens. Ce site est tout sauf arménien. C’est un cheval de Troie du négationnisme pour semer la zizanie. Les Français ignorants de l’histoire peuvent penser qu’il y aurait cette vision parmi les arméniens [Il y a pourtant bien des visions différentes, comme celle de Hrant Dink, qui fût haï des deux côtés …]. Il n’y a pas de division sur la reconnaissance du génocide arménien qui va au-delà des arméniens et est un crime contre l’humanité. Ces sites sont peu nombreux mais très actifs et font du terrorisme médiatique [sic !] . Les forces démocratiques doivent se pencher sur la question. La junte militaire d’Ankara [Cela fait plus de 20 ans que la junte n’est plus au pouvoir !] voudrait bien faire croire à l’existence de sites négationnistes arméniens. Nous sommes assez intelligents pour ne pas tomber dans ce piège. Le soi disant dialogue arméno-turc consiste à parler de tout sauf du génocide arménien. Il n’y a pas de problème entre les turcs et les arméniens, la question à régler est celle de la responsabilité de l’état turc de l’époque sur ces événements. Il est responsable de sa négation. Il pourrait faire son devoir de mémoire et libérer le peuple turc de son enfermement. Nous en serions heureux. Mais face à nous il y a des gens qui veulent imposer par la menace leurs positions. Nous serons toujours là face à eux, ils peuvent compter sur nous.

Muriel Pernin : Il y a deux phénomènes dégoûtants : le travestissement (internet le permet) et l’enrôlement des négationnistes juifs (Veinstein, Lewis) par les négationnistes turcs. Elle rappelle la loi et le fait qu’aujourd’hui on peut dire que le génocide n’a pas existé puisqu’on ne peut être condamné en l’affirmant. D’où la nécessité d’une loi.

Movsès Nissanian intervient et m’apostrophe en me demandant pourquoi je suis là. A moins que ce ne soit pour enregistrer ce qui se dit avec un téléphone portable [que je venais effectivement de sortir pour passer en … mode silencieux ; dès le début de la discussion, la plupart des questions m’ont été adressées – d’une façon peu amène]. J’ai répondu qu’il était écrit que l’entrée était gratuite, que j’ai supposé qu’elle était libre, et que j’étais là pour écouter.

Pas plus ?

Non.

* * *

Question à Jean-Paul Bret : En se faisant l’avocat du diable, vous êtes-vous assuré que tous sur votre liste reconnaissent le génocide arménien ?

Jean-Paul Bret : La Turquie pratique un négationnisme d’Etat. Il est outragé par les propos tenus pendant l’affaire. Il cite les textes sur Internet, le communiqué des associations turques du 05/01/08 disant qu’il pratique un droit du sang, etc. Il réfute totalement les accusations de communautarisme et de racisme. Ceci dit, il avoue n’avoir pas demandé explicitement à tous les membres de la liste, mais les connait parfois depuis très longtemps et a toute confiance en eux.

Muriel Pernin se sent proche des Verts mais leur demande d’être plus rigoureux sur le positionnement de leurs membres. Certains ne sont pas clairs sur le génocide arménien, M. Dréano par exemple, qui dans son long texte sur le blog, livre contre vérité sur contre vérité. Muriel Pernin conteste ainsi vigoureusement la présentation qui est faite des Dashnak, prenant à témoins l’assistance.

Pendant la discussion, Jean-Paul Bret dit comprendre la blessure de Sirma, mais relativise celle-ci devant la souffrance des Arméniens auxquels on refuse la reconnaissance du génocide. Je ne sais plus si c’est suite à cette remarque mais, interpelé sur Sirma [je ne sais plus les termes exacts], j’ai dit que la particularité de la situation présente, c’est qu’il est impossible pour les modérés soucieux d’établir un dialogue de se faire entendre, que maintenant elle était haïe des extrémistes des deux bords, et que des menaces de mort sont proférées. Jean-Paul Bret répond qu’être haïe par deux parties ne suffit pas pour se positionner [Et si on a pas envie de se positionner, on a pas le droit d’exister publiquement ?].

Un autre m’a demandé quelle était pour moi la définition d’un extrémiste. J’ai répondu que c’est quelqu’un avec qui il est impossible de discuter.
Une personne a témoigné de sa souffrance de ne pas avoir de racine, de grands parents.

J’ai demandé à Movsès Nissanian pourquoi il était intervenu à la réunion au CCO. Il a répondu qu’il l’a fait parce que la question du génocide arménien devait être posée. Concernant le dialogue arméno turc, Muriel Pernin a dit qu’on ne peut pas se contenter de parler de böreks et de bons sentiments. Un intervenant de la FRA – tout en m’assurant de son empathie à mon égard – a contesté l’ethnicisation sous jacente à cette réunion au CCO, disant qu’il y avait par exemple des azéris, des arméniens, etc [Mais aussi des polonais, serbes, ukrainiens, turcs, biélorusses, géorgiens, etc.]. Movsès Nissanian a dit que les participants étaient suspects de négationnisme. La présence de M. Dréano l’atteste, ainsi que la position ambigüe de certains des arméniens présents [Je croyais qu’il n’y avait pas de divergence de point de vue entre les arméniens (voir son intervention plus haut).] .

Après le débat, Movsès Nissanian vient me voir et a une longue discussion avec moi. Je lui répète mon désaccord sur l’a priori de la reconnaissance du génocide et sur son argument concernant le CCO. La voie qui mènera à la réconciliation est comme une ligne de crête, il est très facile de tomber d’un côté ou de l’autre. Je nie farouchement que les associations de Sirma soient des courroies de transmission du consulat. Si je déplore les propos qui sont proférés sur les sites – sur tous les sites, je lui fais remarquer que le texte « la loi rien que la loi » sur son blog, qui fait un rapprochement entre les bruns et les Verts, est inacceptable.

Il me demande ce que je propose. Je lui réponds de continuer ce genre de dialogue. Et de ne pas exclure des rencontres comme celles du CCO. Les chemins ne sont pas uniques. Mais l’exclusion nous fait retomber de la ligne de crête.

Il tient à souligner que sur le blog du monde, une personne se présentant comme Sirma ORAN le cite en le diffamant, et qu’il portera plainte s’il le post n’est pas retiré.

Cette rencontre avait été faite annoncée le 12 février 2008 à l’adresse suivante : http://www.armenews.com/article.php3 ?id_article=38388.

Le contenu était le suivant : La Maison de la Culture Arménienne de Villeurbanne Vous convie Le vendredi 15 février 2008 à 20 heures à une rencontre sur le thème : « La bataille de Villeurbanne : exemple de résistance aux thèses négationnistes de l’Etat turc »
Présentée et animée par Muriel PERNIN Journaliste et écrivaine.
Avec la participation de Jean Paul BRET, Maire de Villeurbanne et de Movsès NISSANIAN, Conseiller communautaire, conseiller municipal.
Au-delà de Villeurbanne il s’agit de faire l’analyse de la nouvelle stratégie du négationnisme de la Turquie qui veut influencer les partis et municipalités françaises.
Venez nombreux. Entrée gratuite.
Avec le soutien de la FRA Dachnaktsoutioun, de la FRA NOR SEROUND et de l’Union Culturelle des Arméniens de Villeurbanne (U.C.A.V.).
Lieu : MCAV - 68 avenue Marcel Cerdan - Villeurbanne.
Contact : mca.villeurbanne@free.fr
Tél : 04.78.26.28.71


Publié sur : http://www.turquieeuropeenne.eu/article2526.html


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