"Peut-être que les problèmes entre nous pourraient trouver une solution dans le cadre de l’UE" annonce Serge Sarkissian Premier Ministre d’Arménie
Les extrémistes de la diaspora vont devoir adopter un ton nettement plus mesuré dans leurs diatribes, à chaque avancée de la Turquie dans sa marche vers l’Europe : les dirigeants d’Erevan ont officiellement déclaré mercredi leur soutien à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, affirmant que cette union, agira sur la normalisation inconditionnelle des relations Arméno-Turques.
L’Arménie soutient l’adhésion de la Turquie à l’UE : diaspora arménienne, Arménie, Turquie, et "real politik"
"Peut-être que les problèmes entre nous pourraient trouver une solution dans le cadre de l’UE" a annoncé le Premier ministre Serge Sarkissian la semaine dernière au "Financial Times" et lors de sa visite à Bruxelles il a déclaré que l’éventuelle adhésion de la Turquie à l’UE serait bénéfique à Arménie et pourrait contribuer à une résolution des différends de longue date Arméno-Turcs.
Voilà qui vient considérablement contredire les multiples revendications et anathèmes antiturques des extrémistes de la Diaspora
Et le ministre des affaires étrangères Vartan Oskanian a fait écho aux déclarations de Serge Sarkissian, disant que l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne "serait une bonne chose pour nous dans les domaines politique, économique et du sens moral."
"Notre préoccupation est de savoir si l’UE sera juste et exigeante comme elle l’est envers les autres [pays désirant adhérer à l’UE] ou est-ce qu’elle prendra une décision politique sur l’adhésion de la Turquie pour d’autres considérations", a répondu Oskanian aux parlementaires qui l’interrogeaient sur les relations Arméno-Turques mercredi à Erevan.
"Tout pays désire que ses voisins soient prévisibles et agissent dans le cadre d’un système de valeurs claires", a déclaré le président du Parlement, Tigran Torosian, qui est aussi un membre dirigeant du Parti Républicain Arménien (HHK), comme Sarkissian.
Il a pour le moment rejeté les exigences turques envers la diaspora arménienne afin qu’elle cesse de faire campagne pour la reconnaissance internationale du génocide arménien et que la Turquie se conforme aux normes de l’UE.
Si l’Union européenne est pour une normalisation inconditionnelle des relations Arméno-Turques, ceci ne fait néanmoins pas partie de l’ordre du jour des négociations d’adhésion. Et Peter Semneby, représentant spécial de l’UE pour le Sud-Caucase, a déclré qu’Erevan ne devrait pas s’inquiéter par la présence turque de plus en plus importante dans la région. Il a tenu à préciser : "Il est dans l’intérêt de l’Arménie que la Turquie joue un plus grand rôle dans le Sud-Caucase, et qu’elle obtienne ainsi un rôle dans le bien-être de l’ensemble de la région".