18 avril 2024

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Vote sur les minarets : "Une tache sur le drapeau suisse"

Publié le | par TN-pige | Nombre de visite 283
Vote sur les minarets : "Une tache sur le drapeau suisse"

Ramazan Ozer, chef d’entreprise est musulman et élu local à Neufchâteau. Il fustige le vote suisse anti-minarets. Interview

Chef d’entreprise respecté, conseiller municipal, Ramazan Ozer est une figure de la communauté franco-turque de Neufchâteau. Pour lui, le fait que la Suisse interdise aujourd’hui la construction de minarets est une grave atteinte aux droits de l’Homme.


Que pensez-vous de la décision de la Suisse d’interdire la construction de minarets ?

"J’ai du mal à y croire. Je ne pensais pas qu’au cœur de l’Europe, on puisse arriver à ça. Ce vote est une tâche sur le drapeau suisse. Où est le principe de laïcité là-dedans ? Chacun devrait être en droit de pratiquer sa foi comme il l’entend. En interdisant les minarets, les Suisses obligent les musulmans à vivre leur foi de façon incomplète."

Comment ça ?

"Pour nous musulmans, le minaret est un symbole comme la croix chez les chrétiens. Il permet aussi au croyant de repérer facilement le lieu de culte. Le fait que l’on interdise son édification est donc pour la communauté musulmane très dommageable. La construction des minarets devrait simplement être soumise à la réglementation urbanistique et non pas à l’idéologie portée par des partis peu tolérants. Je comprendrais tout à fait que l’on ne puisse construire un minaret dans un environnement qui ne s’y prête pas. Comme le centre historique d’une ville."

Pourtant la mosquée que votre association [1] a fait construire à Neufchâteau ne comporte pas de minaret.

"Ce n’était pas notre volonté de départ. Peut-être que les générations futures voudront en ériger un, mais ce n’est vraiment pas pour maintenant."

Avez-vous peur qu’une loi "anti-minarets" soit votée en France ?

"Je suis français, j’ai confiance aux valeurs de la République. Je ne crois pas que notre démocratie pourrait envisager de mettre en œuvre des mesures aussi liberticides qu’en Suisse."

Avez-vous peur que cette affaire déstabilise la communauté musulmane française ?

"Je ne l’envisage pas. À mon échelle, je fais tout ce que je peux pour que ma communauté vive au mieux sa foi dans le cadre républicain. C’est mon combat. A la mosquée, nous allons former les jeunes générations à cet idéal."

Qui va s’occuper de cet enseignement ?

"Un imam agréé par le préfet. Pour obtenir cet agrément, c’est très strict. L’imam doit s’engager à respecter la loi française notamment le principe de laïcité. Les imams sont sélectionnés en Turquie où ils sont salariés par l’État. Il y a beaucoup de contrôle de là-bas. De plus, il faut savoir que l’imam qui sera choisi pour s’occuper de notre mosquée ne pourra rester au maximum que quatre ans à Neufchâteau. Cela découle d’un accord entre la France et la Turquie."

Propos recueillis par Sébastien GIRARDEL

Lien/Source : Vosges Matin


[1L’association interculturelle néocastrienne.

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