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Alors que les relations diplomatiques entre Jérusalem et Ankara sont tendues depuis quelques mois suite aux événements du Marmara, sur le plan militaire, les relations seraient relativement bonnes entre les deux pays. Selon les médias turcs, une unité secrète de l’état-major de l’armée serait en contact direct avec Israël. L’objet des entretiens, tenus en grande discrétion, serait le terrorisme régional.
Pour l’armée turque, officiellement ‘laïque’ et ‘pro-occidentale’, il est impératif de maintenir cette collaboration avec Les Forces de défense israéliennes (FDI). Les responsables militaires turcs sont habitués à coopérer étroitement avec Tsahal. L’establishment militaire turc, artisan des accords de défense entre les deux pays (1996), tente de sauvegarder ses liens avec Jérusalem, malgré l’attitude hostile du gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan.
En juillet 2010 Samy Tordjman, le commandant général de l’armée de terre de Tsahal, aurait rencontré en Europe son homologue turc qui vient d’être nommé à la tête de l’armée de son pays. Le chef d’état-major de Tsahal, Gaby Ashkenazy, avait affirmait en juillet dernier dans une revue militaire israélienne, la nécessité d’une étroite coopération entre les pays pour endiguer ce fléau du terrorisme international. Il a expliqué que la Turquie avait acquis une longue expérience dans ce domaine puisqu’elle avait, pendant des dizaines d’années, lutté contre les kurdes. [1]
Il a ajouté : « La Turquie, membre de l’Otan et Etat musulman partageant ses frontières avec la Syrie, l’Irak et l’Iran, joue un rôle stratégique important dans la région, en ce qui concerne la sécurité (…) Tsahal et l’armée turque entretiennent des relations suivies, assurées par des attachés militaires en poste dans les deux pays, et effectuent régulièrement des visites réciproques, des exercices communs et un dialogue permanent sur de nombreux sujets ».
Et pour confirmer cette collaboration entre les deux armées , des drones israéliens de type « Eytan » sont actuellement utilisés dans les affrontements de l’Armée turque contre les terroristes kurdes à la frontière irakienne. La Turquie, membre de l’Otan, a eu besoin du personnel israélien pour utiliser ces drones. Le constructeur israélien Elbit et les industries aérospatiales turque et israélienne sont aussi associés dans ce projet. Le 17 janvier 2010, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak était à Ankara pour une visite d’une journée au cours de laquelle il a abordé avec son homologue turc Vecdi Gonul la coopération militaire entre les deux États.
C’est durant cette rencontre que les deux hommes ont discuté de la transaction concernant la livraison des drones de type Heron à l’armée turque.
En Mars 2010 La Turquie a reçu six drones israéliens. Un mois après l’abordage (fin mai 2010) par la marine israélienne d’une flottille en route pour Gaza, une délégation militaire turque est arrivée (en juin 2010) en Israël pour finaliser la livraison des 4 derniers drones commandés par la Turquie. Des experts militaires turcs ont passé une quinzaine de jours en Israël pour procéder aux ultimes tests sur les avions sans pilote Heron, vérifier avec les ingénieurs israéliens tous les équipements électroniques et s’assurer de la mise à disposition des pièces de rechanges. Le montant total de la commande turque à Israël s’élevait à 180 millions de dollars.
Les militaires turcs (plus précisément les membres de l’état-major, laïc et pro-occidental) n’ont donc jamais renoncé à leurs liens avec Israël. Cela explique d’ailleurs les contacts très discrets menés actuellement par une unité secrète de l’état-major de l’armée turque avec Israël.
Néanmoins le ministre turc de la Défense, Vedci Gonul, a démenti catégoriquement les rumeurs colportées par les médias turcs selon lesquels une unité secrète de l’état-major de son armée est en contact direct avec Israël. Lors d’une réunion de son parti ce samedi, le Premier ministre islamiste turc Recep Tayyip Erdogan a une fois de plus accusé Israël de ”terrorisme d’État”, réclamant des excuses et des indemnités pour les familles des victimes du raid contre la flottille pour Gaza du 31 mai dernier.
Selon un rapport publié samedi, la Grèce tenterait actuellement d’organiser une réunion entre Binyamin Netanyahou et Recep Tayyip Erdogan à Athènes.
Source JSS News