19 avril 2024

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Turquie : l’état-major dépose un recours en justice contre la condamnation d’officiers lors de procès politiques

Publié le | par TN-pige | Nombre de visite 237
Turquie : l'état-major dépose un recours en justice contre la condamnation d'officiers lors de procès politiques

L’état-major de l’armée turque a déposé une plainte contre la condamnation de centaines d’officiers dans deux procès pour « complot » supposé contre le gouvernement islamo-conservateur, éclaboussé par un scandale de corruption sans précédent, ont rapporté jeudi les médias turcs.

L’état-major a formellement déposé le 27 décembre dernier une requête en ce sens devant le bureau du procureur d’Ankara, afin d’obtenir de nouveaux procès, a précisé la chaîne de télévision NTV.

Dans l’affaire dite "Ergenekon", un tribunal de Silivri, dans la banlieue d’Istanbul, a prononcé en août dernier de lourdes peines de prison contre 275 accusés, dont de nombreux officiers, des élus, des journalistes mais également d’anciens militaires à la retraite peu gradés accusés d’avoir tenté de renverser le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. La quasi totalité des accusés étaient surtout des membres plus ou moins connus du camp pro-laïc, principale opposition politique à l’AKP.

Parmi eux figurent l’ancien chef d’état-major de l’armée turque, le général Ilker Basbug, condamné à la prison à vie dans un procès dénoncé par un large éventail d’intellectuels et l’opposition comme une "chasse aux sorcières".

En août 2012, le même tribunal de Silivri avait condamné plus de 300 militaires, dont des généraux quatre étoiles, a des peines de 13 à 20 ans de réclusion pour une autre tentative de « complot » présumée, en 2003 cette fois, encore contre le régime de M. Erdogan.

Cette action en justice de l’armée intervient alors que le gouvernement se débat depuis deux semaines dans un scandale de corruption qui a conduit à plus d’une vingtaine d’incarcérations de proches du pouvoir et causé la démission de trois ministres et un vaste remaniement ministériel. Il est fort probable que la confrérie religieuse de Fethullah Gülen, très bien implantée dans la police et l’appareil judiciaire, soit impliquée dans cette vague d’arrestations.

4,5 millions de dollars ont été retrouvés cachés dans des boîtes à chaussures au domicile du directeur de la banque publique Halkbank, soupçonnée d’être la plaque tournante de commissions occultes. Fethullah Gülen, imam de formation, vit exilé en Pennsylvanie et son réseau est très implanté sur le sol américain.

Dans un communiqué publié la semaine dernière, les forces armées turques (TSK) ont assuré qu’elles « ne veulent pas être impliquées dans les débats politiques » en cours et qu’elles resteraient dans un cadre purement judiciaire.

Cette déclaration est intervenue quelques heures après la publication par un journal pro-gouvernemental d’une tribune d’un proche conseiller politique du Premier ministre prétendant que le scandale en cours aurait pu être déclenché pour ouvrir la voie à une intervention de l’armée, brandissant une nouvelle fois l’épouvantail d’un supposé coup d’Etat militaire, thème toujours porteur dans l’électorat du Premier ministre.


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