Téhéran évoque la Turquie comme option pour un échange de combustible nucléaire
L’Iran a présenté jeudi soir une nouvelle contre-proposition à la communauté internationale, évoquant la Turquie comme option pour procéder à un échange d’uranium contre du combustible nucléaire.
Il s’agit de la dernière contre-proposition en date de Téhéran, qui refuse d’accepter directement l’offre de l’ONU. Cette dernière prévoit l’envoi par l’Iran à l’étranger de 70% de son uranium faiblement enrichi et la fourniture en échange, de combustible un peu plus enrichi, pour sa centrale expérimentale de Téhéran.
L’Iran "n’a pas de problème avec le sol turc", a déclaré à la télévision publique le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki. Jusqu’à présent, l’Iran disait n’être prêt à accepter un tel échange que s’il se déroulait sur son propre territoire.
En vertu de l’accord proposé par l’ONU, l’uranium iranien serait enrichi en Russie et en France, et converti en barres de combustible. Ces dernières seraient ensuite rendues à l’Iran environ un an plus tard pour alimenter le réacteur de recherche de Téhéran. L’objectif est d’empêcher l’Iran d’avoir des stocks suffisants d’uranium à enrichir encore plus pour en faire du matériel à usage militaire. Une fois converti en barres de combustible, l’uranium ne peut plus être enrichi plus avant.
"L’échange est acceptable", a affirmé M. Mottaki, estimant que "la balle est dans le camp" de la communauté internationale, qui "devrait nous répondre". "Les menaces et sanctions sont sans effet", a-t-il dit.
En Turquie, le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a accueilli favorablement l’annonce iranienne et a précisé que son gouvernement était prêt à faire de son mieux pour parvenir à une solution diplomatique dans la crise sur le dossier nucléaire iranien.