18 avril 2024

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Economie

La Turquie double les tarifs douaniers de plusieurs produits américains

Publié le | par Hakan | Nombre de visite 337
La Turquie double les tarifs douaniers de plusieurs produits américains

Les véhicules de tourisme, certaines boissons alcoolisées, le tabac ou encore le riz et certains produits cosmétiques importés des États-Unis sont concernés. Parallèlement le Qatar promet d’investir 15 milliards de dollars en Turquie.

Le bras de fer entre les États-Unis et la Turquie se poursuit. Après avoir appelé mardi à boycotter les iPhone, Ankara s’en prend maintenant aux produits d’importation américaine. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a signé un décret, publié mercredi au journal officiel, actant une hausse importante des taxes sur toute une série de biens. Parmi les produits visés figurent les véhicules de tourisme, dont les tarifs douaniers s’élèvent désormais à 120%, certaines boissons alcoolisées (140%), le tabac (60%) ou encore le riz et des produits cosmétiques.

Ces nouveaux taux représentent un doublement des tarifs qui existaient jusqu’ici, d’après l’agence de presse turque Anadolu. D’après la ministre turque du Commerce, Ruhsar Pekcan, le montant total de ces nouveaux tarifs douaniers s’élève à 533 millions de dollars. « Les États-Unis sont un important partenaire commercial, mais pas le seul », a-t-elle souligné. Cette décision vient clairement en « représailles » contre les « attaques délibérées de l’administration américaine sur l’économie » turque, comme l’a précisé le vice-président Fuat Oktay.

En effet, elle intervient au moment où les relations entre Ankara et Washington sont au plus bas, du fait notamment de la détention en Turquie pendant un an et demi d’un pasteur américain, désormais assigné à résidence. Dans le cadre de mesures de rétorsion allant crescendo, le président américain Donald Trump avait annoncé en fin de semaine dernière le doublement des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium turcs, accélérant la chute de la devise turque qui a perdu le même jour 16% face au dollar. En début de semaine, elle semblait toutefois reprendre quelques couleurs, sous l’effet principalement de mesures de la banque centrale d’Ankara qui a annoncé un apport de liquidités.

La Turquie ménage ses autres partenaires et alliés

Si la Turquie joue la fermeté avec les États-Unis, elle semble cependant soucieuse de ménager ses autres partenaires et alliés. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a ainsi reçu à Ankara pendant plus de trois heures et demie mercredi l’émir du richissime Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani. Ce dernier a promis d’investir 15 milliards de dollars en Turquie. Cette annonce, faite par la présidence turque qui a rendu hommage à l’« amitié et la solidarité » du Qatar, a accéléré la remontée de la livre qui gagnait quelque 5% en valeur face au billet vert en fin de journée.

Signe que la crise avec Washington pourrait également pousser Ankara à renouer avec l’Europe, le président turc s’est entretenu au téléphone mercredi avec la chancelière allemande Angela Merkel, qu’il doit rencontrer fin septembre à Berlin. D’après un responsable turc, les deux dirigeants sont convenus d’une rencontre « dans les prochains jours » entre le patron de l’économie turque Berat Albayrak, gendre de M. Erdogan, et les ministres allemands de l’Économie et celui des Finances.

Conséquences immédiates du côté des investisseurs de la décision turque sur les importations américaines : les bourses européennes ont fini en repli, lestées notamment par les craintes d’un ralentissement de la croissance mondiale sur fond de tensions commerciales. « L’escalade des tensions en Turquie et un ralentissement de la croissance économique en Europe tempèrent l’humeur des investisseurs », commentait à la mi-journée Michael Hewson, un analyste de CMC Markets. « Le président turc Erdogan semble jouer à un jeu dangereux s’il pense qu’il peut prendre le dessus dans cette altercation avec les États-Unis », a estimé l’analyste financier. Cette décision « ne sera probablement pas bien reçue par l’administration des États-Unis ».

Washington a effectivement réagi mercredi, jugeant les sanctions turques « regrettables et un pas dans la mauvaise direction ». « Les tarifs douaniers imposés par les États-Unis contre la Turquie relevaient d’intérêts de sécurité nationale. Les leurs sont des représailles », a précisé la porte-parole de la Maison Blanche Sarah Sanders. Elle a ajouté que les tarifs douaniers sur l’acier turc resteraient en place même en cas de libération du pasteur Andrew Brunson.

À New-York, Wall Street a terminé dans le rouge (-0,54%) affectée par les inquiétudes liées à une possible contagion de la crise financière turque à d’autres économies.

Source : avec LeFigaro


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