Candidats au djihad : la Turquie ne veut plus être le bouc-émissaire
Les critiques se multiplient en Turquie, qui accepte de moins en moins que sa responsabilité soit engagée lorsque des candidats au djihad passent sur son territoire avant de rejoindre Daech en Syrie.
La Turquie en a un peu marre d’être constamment pointée du doigt lorsque les pays européens révèlent des départs de candidats au djihad via son territoire. La semaine dernière, celui de trois ados britanniques soupçonnées d’être parties en Syrie a relancé l’épineux problème des arrestations des candidats, ou non, à leur arrivée sur leur territoire turc. Et les critiques récurrentes dont Ankara fait régulièrement l’objet.
Dans ce cas-là, la compagnie Turkish Airlines s’est rapidement dédouanée de toute responsabilité. Dans un communiqué, elle a affirmé que son rôle consistait à vérifier les visas des passagers et que les questions de sécurité avant le vol relevaient des autorités officielles de l’aéroport.
L’Angleterre seule responsable pour la Turquie
Le vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement a lui aussi rapidement pris le devants des critiques, en égratignant lundi soir la réactivité du Royaume-Uni. "C’est un acte condamnable pour l’Angleterre de laisser trois jeunes filles venir à Istanbul et nous le faire savoir trois jours plus tard. Les autorités outre-Manche n’ont pas pris les mesures nécessaires" a-t-il affirmé. Et de prévenir que les recherches étaient en cours, mais que la Turquie ne saurait être tenue pour responsable en cas d’échec rapporte le site du Guardian.
Fin janvier, le pays s’était déjà retrouvé sous une avalanche de critiques suite à l’éphémère passage sur son territoire, avant de rejoindre la Syrie, d’Hayat Boumedienne, la compagne du terroriste Amely Coulibaly. Des doutes sur l’efficacité des contrôles et la volonté de la Turquie de lutter contre les filières djihadistes avaient été formulés. Un reproche combattu vigoureusement par le Premier ministre, Ahmet Davutoglu : "Est-ce la faute de la Turquie si elle a une frontière avec la Syrie ? [...] On ne peut pas traiter des gens comme des terroristes simplement au vu de leur nom !"
source : Metronews