Turquie : nouvelle charge d’Erdogan pour une baisse des taux d’intérêt
Selon une dépêche de l’AFP, le président turc Recep Tayyip Erdogan a une nouvelle fois fermement pressé hier la Banque centrale de Turquie, organe indépendant, à procéder rapidement à une baisse de ses taux d’intérêt, à ses yeux indispensable à la croissance et à l’emploi.
« Ça ne peut pas continuer comme ça. Nous avons besoin d’investissement, d’emploi, de production, d’exportations, qui sont les fondements de notre économie, a lancé M. Erdogan lors d’un discours prononcé à Ankara. Ils vont dire qu’ils sont indépendants. Moi aussi je suis indépendant, et je le dis en tant que porte-parole du peuple. »
Fin janvier, la Banque centrale avait ordonné une hausse drastique de ses taux contre l’avis du pouvoir, afin d’enrayer la dégringolade de la livre turque et la dégradation des déficits publics, alimentées par la politique monétaire restrictive de la Réserve fédérale américaine (Fed) et les fortes tensions politiques dans le pays.
Le président Erdogan n’a depuis pas cessé de réclamer la baisse de ces taux, afin de protéger la croissance fragile du pays.
Mais jusque-là, l’institution financière s’y est catégoriquement refusée jusqu’à une baisse significative de l’inflation, qui a atteint 8,17 % l’an dernier.
Après des taux de plus de 8 % en 2010 et 2011, la croissance de l’économie turque a nettement ralenti, victime de la crise de la zone euro, son principal marché à l’exportation, puis des guerres à sa frontière en Irak et en Syrie.
Le gouvernement espère un taux définitif de 3,3 % en 2014 et table sur 4 % cette année.
Dans un entretien accordé hier à l’agence de presse gouvernementale Anatolie, le vice-Premier ministre en charge de l’Économie Ali Babacan a parié pour un rebond. « En 2015, la Turquie sera l’une des économies les plus performantes » d’Europe, a-t-il prédit.