18 avril 2024

28 visiteurs en ce moment

100e anniverssaire de la république de Turquie

Actualité

REVUE DE PRESSE DU 30 MAI 2018

Publié le | par Dilek, Pakize | Nombre de visite 2783
REVUE DE PRESSE DU 30 MAI 2018

L’équipe tient à souligner que les informations émises dans cette revue de presse ne reflètent pas nécessairement son opinion. Elle s’adresse à un public qui souhaite connaître les sujets traités par les médias francophones relatifs à la Turquie.

Revue de Presse du 30 mai 2018
Revue de presse du 30 mai 2018

REVUE DE PRESSE DU 30 MAI 2018

L’économie turque en détresse ?

A un mois des élections, présidentielles et législatives, la dégringolade de la livre turque est spectaculaire réagit la presse francophone. « Urgence  », tel est le terme employé par LE MONDE. La Bourse d’Istanbul avait annoncé, mercredi dernier, avoir converti la quasi-totalité de ses réserves de change en livres. Dans un communiqué, elle avait aussi dénoncé des « approches spéculatives » à l’œuvre, soulignant qu’aucune donnée économique ne justifiait une telle dépréciation. Le risque que l’institution monétaire soit aux ordres du président Erdoğan en cas de victoire de ce dernier inquiète les marchés, signale LES ECHOS. Il avait déclaré sur Bloomberg TV le 15 mai : « Notre banque centrale est bien sûr indépendante mais elle ne peut pas ignorer les signaux émis par le président, et [...] elle doit prendre ses décisions en fonction ».

Le président Erdoğan a même demandé aux Turcs de contribuer au plan de soutien patriotique de la monnaie turque en changeant leurs devises étrangères contre des livres turques, pointe RFI. Mais avec une inflation de plus de 10 %, ils s’attendent à une crise et dans les bureaux de change, les clients affluent pour convertir leur monnaie nationale en or, en dollars ou en euros, explique la chaine. La crise monétaire est vraiment perçue comme dangereuse pour le pouvoir analyse la chaine.

L’AKP et ses partisans de leur côté parlent de complot. Ils estiment que les « ennemis du président » et opposants politiques manipulent la livre pour créer le chaos et renverser le gouvernement lors d’un véritable coup d’Etat monétaire.
D’autre part, le vice-Premier ministre Mehmet Şimşek a déclaré dans un tweet « Il est grand temps de restaurer la crédibilité de la politique monétaire et de regagner la confiance des investisseurs, apprend-t-on sur BOURSORAMA.

La banque centrale de Turquie (CBRT) a annoncé avoir simplifié sa politique monétaire, révèle CHALLENGES, les détails techniques seront précisés ultérieurement déclare la CBRT dans un communiqué. Lundi 28, le Mehmet Şimşek, en charge de l’Economie est envoyé à Londres pour rassurer les investisseurs, précise RFI.

Malgré la bonne volonté, RFI et LES ECHOS affirment qu’une grave crise des changes en Turquie n’est pas à écarter. Elle pourrait revivre la crise de 2001, avec une différence notable, cette fois c’est le privé qui est lourdement endetté.

Une campagne difficile

La campagne électorale turque est menée dans un contexte difficile avec une dépréciation fulgurante de la monnaie et une cote de popularité du président turc en baisse, soulève LE COURRIER INTERNATIONAL. D’après un sondage cité par le quotidien de l’opposition kémaliste et laïque Sözcü, il ne serait crédité que de 42 % des intentions de vote au premier tour et ne serait même que légèrement en tête lors d’un éventuel second tour. Les mauvaises performances le rattraperaient insiste LE MONDE. Depuis, l’autoritarisme, le culte de la personnalité, la paralysie des institutions ont remplacé la prospérité économique et le pragmatisme affirme le quotidien.

En revanche la presse progouvernementale accuse la main de l’étranger derrière ces évolutions. Cette situation souligne un pays extrêmement polarisé. Quel que soit le résultat, cette polarisation peut entrainer un conflit entre deux blocs.

Erdoğan compte sur le vote des Euro-Turcs

Même si sa popularité baisse en Turquie, Erdoğan peut encore compter sur l’admiration et la fidélité des Turcs d’Europe. La diaspora turque est l’une des cibles de l’électorat visées par l’AKP, soutient RFI. Il y a 3 millions d’électeurs turcs à l’étranger, nombre suffisant pour faire basculer un scrutin. Les Turcs d’Allemagne, de France, de Belgique, plutôt conservateurs sont massivement favorable à Recep Tayyip Erdoğan. Des milliers de sympathisants venus d’Allemagne, de France, de Belgique ont assisté au meeting électoral du président à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine, le 20 mai dernier ; alors qu’il avait interdiction de faire campagne dans un pays de l’U.E explique la radio.

Erdoğan, futur maitre absolu de la Turquie ?

Avant les élections anticipées du 24 juin ne Turquie, persuadé de la victoire du président turc, LE POINT a consacré un dossier sur le parcours politique de Recep Tayyip Erdoğan et son basculement autocratique. Il décrit une campagne électorale sous un climat tendu où la moindre critique est perçue comme une insulte et avec une opposition mise en difficulté, ne pouvant pas porter leur parole dans les médias contrôlé par le gouvernement. L’état d’urgence établi après le putsch raté de juillet 2016 où 150 000 fonctionnaires ont été limogés et des militants des droits de l’homme accusés de liens avec une organisation terroriste, ne facilite pas non plus le déroulement de la campagne, les contestataires sont considérés soit comme des traitres, soit comme des terroristes.

L’hebdo revient également sur les évènements de Gezi en 2013. Malgré de grands projets de constructions pharaoniques, une croissance économique élevée, en quinze ans, un niveau de vie des Turcs qui a statistiquement doublé, se cachent de gigantesques difficultés. L’économie est fragile, déséquilibrée et minée par l’inflation, le chômage et la dette publique. Il y a quelques semaines, l’agence Moody’s a dégradé́ la note du pays et redoute une crise majeure, explique le journal.

Sa dérive autoritaire inquiète également l’Europe et les Etats-Unis, qui sont alliés et qui étaient, au départ, sous le charme de l’animal politique, rappelle-t-il. Erdoğan multiplie les accusations à l’encontre des dirigeants européens. Cependant, il est très difficile de rompre avec Ankara souligne LE POINT car il y a les accords sur les réfugiés. Les américains rencontreraient les mêmes difficultés.

« Erdoğan dictateur » titre polémique

La Une du magazine LE POINT avec la photo du président turc sous-titré « le dictateur » a heurté la sensibilité de Franco-Turcs, erdoğansite dans la ville FN de Pontet dans le Vaucluse. Filmé devant un kiosque à journaux, un petit groupe exige le retrait de l’affiche de promotion de cette édition. L’une des personnes présentes a déclaré « Nous n’acceptons pas que le président de notre patrie soit qualifié de dictateur ».

La vidéo a été au départ diffusée sur une page en faveur du dirigeant turc et a fait le tour de la toile. Sous la pression, le responsable de l’affichage a cédé à la demande, relate la presse francophone. « Il y avait de plus en plus de monde, de la police et des jeunes qui menaçaient de mettre le feu au kiosque. J’ai fini par appeler Médiakiosk pour qu’ils viennent retirer l’affiche », raconte l’épouse du kiosquier, retransmis par LE FIGARO. Le maire de la commune a jugé l’incident « inacceptable » et a demandé que l’affiche soit replacée indique LE MONDE. Il a décidé de saisir la justice pour faire suite aux menaces proférées contre l’affichiste et il réclame même "l’expulsion des fauteurs de troubles" Ajoute FRANCE BLEU. A la suite de l’incident, des gendarmes et des policiers se sont relayés autour du kiosque, précise LA PROVENCE.

Selon Le Point, la rédaction a fait ces derniers jours l’objet d’une intense campagne de dénigrement dans les médias officiels turcs et de la part d’organisation politiques franco-turques", rapporte LES INROCKS. L’hebdo regrette les attaques aux symboles de la liberté d’expression et de la pluralité de la presse, souligne SUD OUEST.

Des personnalités ont exprimé leur soutien au magazine et certains dénoncent l’exportation du régime turc sur le territoire français. Le président français a publié un tweet « Il est parfaitement inacceptable que des affiches de @LePoint soient retirées des kiosques de presse au motif qu’elles déplaisent aux ennemis de la liberté, en France comme à l’étranger. La liberté de la presse n’a pas de prix : sans elle, c’est la dictature. » retransmis entre autres dans LE PARISIEN. Ankara n’a vraisemblablement pas apprécié le message d’Emmanuel Macron. Le chef de la diplomatie turque Mevlut Çavuşoğlu a répondu par un tweet « La démocratie ne se limite pas à l’acceptation d’insultes et de mensonges, c’est aussi la prise en compte des sensibilités de l’autre. Au-delà, c’est de l’hypocrisie », rapporte EUROPE 1.

Du côté turc, le porte-parole de Recep Tayyip Erdoğan lui-même a réagi sur Twitter : "Un magazine français qualifie le président de la République Erdoğan de dictateur". Ibrahim Kalın poursuit : "Nous connaissons l’objectif de telles attaques. La nation et les peuples opprimés voient ce qui se passe. Les jours où la Turquie recevait des instructions de votre part sont derrière nous. Vous ne pourrez revenir en arrière en parlant de "dictateur" » informe LA RTBF.

SOURCES :


Lire également