France, communautarisme, lobbying, question arménienne
Mémoire sélective : Pressions arméniennes pour un mémorial à Sèvres
Les groupes de pression arméniens multiplient leurs démarches pour ériger le premier « mémorial arménien de Sèvres 2015 » en Europe, à l’occasion du centenaire du "génocide" arménien.
Les organisations de lobbying arméniennes travaillent pour réaliser le projet du musée mémorial arménien. La future institution s’érigera à Sèvres sur le site de l’actuel collège Samuel Moorat de la congrégation mékhitariste.
Le choix du lieu est hautement symbolique. Il rappelle en effet, le Traité de Sèvres signé entre l’Empire Ottoman et les Etats belligérants, à l’issue de la Seconde guerre mondiale, le 10 août 1920, dans l’enceinte de la Manufacture.
Intitulé « Sèvres 2015 », le projet a été accueilli avec satisfaction par les personnalités politiques arméniennes de France comme Patrick Devedjian, président du Conseil général des Hauts-de-Seine, et de leurs soutiens classiques à l’instar de Philippe Kaltenbach, sénateur-maire de Clamart.
Philippe Kaltenbach est notamment connu pour sa proximité avec les groupes ultra-nationalistes arméniens de France et son discours ouvertement turcophobe au Sénat lors des débats sur la loi de censure arménienne, dite « loi Boyer », censurée par le Conseil Constitutionnel.
Selon des sources arméniennes contactées par Turquie News, le mémorial arménien comprendra un musée, un centre de recherches et un centre de conférences.
Selon les mêmes sources, le mémorial ne fera "aucunement référence" aux victimes turques et musulmanes des massacres organisés par les milices arméniennes (Dachnak ou Hentchak) entre 1914 et 1922 dans le cadre de leur tentative de purification ethnique de l’Anatolie.
Les événements de 1914-1922
Des affrontements inter-ethniques et des déplacements forcés de populations en Anatolie orientale, entre 1914 et 1922, ont fait plusieurs centaines de milliers de morts parmis les Turcs et les Arméniens. L’Empire ottoman était alors engagé dans la Première Guerre Mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire Austro-Hongrois. Dès 1914, des Arméniens ottomans ont massivement pris le parti des Russes, contre les Turcs, se livrant à des massacres de masse et à des pillages dans l’est de l’Anatolie. A la suite de ces événements, le gouvernement ottoman décida d’éloigner une partie de la population arménienne des zones de front et à risque. Ce transfert se solda par un lourd bilan humain.
La Turquie et de nombreux historiens rejettent catégoriquement la thèse controversée d’un "génocide" que le gouvernement ottoman aurait perpétré contre la population arménienne de l’Empire. Cette thèse, défendue par les nationalistes arméniens, est aujourd’hui instrumentalisée afin d’exercer des pressions politiques sur la Turquie, notamment pour entraver la perspective de son adhésion à l’Union Européenne.