Les Kurdes du PKK pourraient décréter un cessez-le-feu en février
[Reuters] - Les militants kurdes du PKK proclameront en février un cessez-le-feu dans le cadre du processus entamé avec les autorités turques pour mettre fin à vingt-huit ans de conflit, rapporte mardi le quotidien turc Hurriyet. En signe de bonne volonté, un groupe d’une centaine de combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan déposera les armes et quittera le territoire turc.
Des responsables des services de renseignement turcs ont ouvert fin 2012 des discussions avec Abdullah Öcalan, le chef historique du PKK emprisonné en Turquie depuis 1999. Des pourparlers ont aussi eu lieu avec des membres du PKK dans les montagnes du nord de l’Irak, où se trouvent les bases arrière du parti séparatiste, ajoute Hurriyet. Depuis 1984, début de l’insurrection armée dans le sud-est de la Turquie, les combats et les attentats ont fait plus de 40.000 morts. Le PKK est officielement considéré comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l’Union européenne.
« Selon le calendrier proposé, le PKK annoncera en février sa décision de mettre fin aux hostilités, juste après un appel officiel d’Abdullah Öcalan », précise le quotidien turc qui ne cite pas ses sources mais est généralement bien informé sur les questions de sécurité. Selon un projet de règlement discuté entre les responsables turcs et Öcalan, tous les combattants du PKK doivent à terme quitter la Turquie et déposer les armes. En échange, Ankara s’engage à améliorer le sort de la communauté kurde, qui représente environ un cinquième des 76 millions de Turcs.
Dans le cadre de ces réformes, le Parlement turc a déjà voté la semaine dernière une loi autorisant les avocats à utiliser la langue kurde dans les procès, ce qui était jusqu’alors interdit. Une délégation du MIT, les services de renseignement turcs, peut-être dirigée par son chef, Hakan Fidan, devrait se rendre dans les jours qui viennent à Erbil, dans le nord de l’Irak, pour d’autres discussions avec le PKK, écrit le quotidien de gauche Radikal. Une des figures du PKK, Sabri Ok, devrait participer à ces entretiens. Il avait déjà pris part en 2011 aux discussions d’Oslo, qui avaient capoté à la suite de fuites dans la presse turque.