L’aménagement d’un parc en centre commercial est à l’origine de la contestation de nombreux stambouliotes.
Le début des travaux d’un projet d’aménagement urbain à Istanbul a mis le feu aux poudres. La transformation du parc Gezi en un centre commercial a en effet déclenché la colère du peuple turc. Lundi matin, l’apparition des premiers bulldozers a provoqué les premiers incidents entre la police et les militants et riverains qui occupaient le parc, soutenus par des députés de l’opposition.
Le projet de la municipalité, tenue par le parti AKP au pouvoir, prévoit notamment de déraciner les 600 arbres du parc situé près de la célèbre Place Taksim pour permettre la reconstruction d’une ancienne caserne militaire de l’époque ottomane, démolie en 1940. Le nouveau lieu accueillera un centre commercial ainsi que des magasins, des cafés et des espaces culturels.
Lancée par une poignée de manifestants pour la sauvegarde d’un petit parc public, la contestation s’est transformée en un vaste mouvement d’union contre la politique du chef du gouvernement, Recep Tayip Erdogan.
Toute l’opposition politique, de l’extrême gauche à droite,s’est unie pour exprimer ses griefs contre l’AKP au pouvoir depuis maintenant dix ans. Les milieux laïques se plaignent de l’irruption de la religion dans l’espace public et de son instrumentalisation politique. Une très récente loi pour restreindre la consommation d’alcool avait déjà ému les milieux libéraux. Les manifestants dénoncent, "la dérive autoritaire du chef du gouvernement turc".