[avec Reuters] - Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a démenti jeudi les informations parues dans la presse turque selon lesquelles ses combattants se retireraient avant la fin mars du territoire turc.
Selon le quotidien Sabah, qui ne cite pas de sources mais qui est proche du gouvernement turc, les activistes du PKK vont se retirer au plus tard le 21 mars dans les montagnes du nord de l’Irak, où sont déjà basés la plupart des combattants kurdes.
Ce départ entrerait dans le cadre d’un processus de paix avec Ankara négocié depuis la fin de l’année dernière.
Une délégation du MIT, les services de renseignement turcs, peut-être dirigée par son chef, Hakan Fidan, devrait se rendre dans les jours qui viennent à Erbil, dans le nord de l’Irak, pour d’autres discussions avec le PKK, écrivait de son côté mardi le quotidien de gauche Radikal.
"Les articles sur ce sujet sont des mensonges totalement inventés", déclare le PKK dans un communiqué au sujet d’éventuelles discussions dans le nord de l’Irak.
"Ces articles participent d’une guerre psychologique délibérée à des fins de manipulation", ajoute le PKK.
Le retrait devrait être achevé le 21 mars, date du Nouvel An kurde et débutera en mars, au moment où le climat devient moins rude, croit savoir Sabah.
Le gouvernement turc a entamé à la fin de l’année dernière des pourparlers avec Abdullah Öcalan,le chef du PKK emprisonné depuis 1999. Ce dernier devrait dans les dix jours qui viennent appeler à un cessez-le-feu, précise le journal.
UNE VISITE POUR ÖCALAN
Abdullah Öcalan devrait faire cette annonce à l’occasion d’une visite début février d’une délégation de dirigeants politiques kurdes dans sa prison de l’île d’Imrali, au sud d’Istanbul.
Les négociations entre les deux parties ont pour objet de mettre fin à vingt-huit ans de conflit qui ont fait plus de 40.000 morts.
Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l’Union européenne.
Selon un projet de règlement discuté entre les responsables turcs et Öcalan, tous les combattants du PKK doivent à terme quitter la Turquie et déposer les armes.
Dans le cadre de ces réformes, le Parlement turc a voté la semaine dernière une loi autorisant les avocats à utiliser la langue kurde dans les procès, ce qui était jusqu’alors interdit.
Selon Radikal, une des figures du PKK, Sabri Ok, devrait participer aux entretiens dans le nord de l’Irak. Il avait pris part en 2011 aux discussions d’Oslo, qui avaient capoté à la suite de fuites dans la presse turque.