18 avril 2024

65 visiteurs en ce moment

100e anniverssaire de la république de Turquie

Editos & Tribune libre

le 17 août 1999, à 3h02, la terre a violemment tremblé en Turquie

Publié le | par Pakize | Nombre de visite 263
le 17 août 1999, à 3h02, la terre a violemment tremblé en Turquie

ORADA KIMSE VAR MI ?

Il y a 18 ans, le 17 août 1999, à 3h02, la terre a violemment tremblé en Turquie, pendant 45 secondes.

45 secondes qui ont semblé une éternité.

Un tremblement de terre d’une magnitude de 7,4 sur l’échelle de Richter a endeuillé la Turquie. L’épicentre, estimé à 17km de profondeur, a été localisé à proximité d’Izmit, dans la ville de Gölcük. La secousse a été violemment ressentie jusqu’à Yalova, Adapazari et Istanbul.

Séisme à Istanbul le 17 août 1999

Le bilan officiel est très lourd : 18.373 morts, 48 901 blessés, selon le rapport d’enquête parlementaire remis en 2010 ; 505 personnes restées infirmes. Environ 10.000 personnes furent portées disparues et plus de 600.000 se retrouvèrent sans abri.

364.905 immeubles touchés (habitations et bureaux) dont 112.735 effondrés ou lourdement endommagés, 124.131 moyennement et 128.039 légèrement atteints.

Cette catastrophe soulève l’indignation et met en évidence l’étendue de la corruption en Turquie : certains bétons utilisés pour la construction des immeubles étaient mélangés avec du sable de mer, qui n’avait pas subi de traitement de désalinisation au préalable, rendant ainsi le béton friable par la corrosion précoce de l’armature en acier.

Cette nuit a également marqué les esprits quant à l’absence totale d’organisation de premiers secours en cas de catastrophe. Les secours ont tardé à venir en aide aux prisonniers des décombres. Les premières mesures de sauvetage ont été appliquées par la population elle-même. Privée d’électricité, dans l’obscurité totale, et coupée du reste du monde.

Les télécommunications sont rompues, les réseaux cellulaires saturés ne permettent plus de communiquer. Et ce, dans tout le pays. Même le Premier Ministre, Bülent Ecevit n’est pas parvenu pas à obtenir les premières informations, pourtant cruciales. Il est impossible de connaître l’étendue réelle des dégâts. Depuis son hélicoptère, le Ministre de l’Intérieur de l’époque, Saadetin Tantan, a dû communiquer à Ankara ce qu’il voyait de ses propres yeux à l’aide d’un talkie-walkie.

Les voies de communication sont saturées également, ceux qui apprennent la nouvelle à la radio se précipitent en voiture sur les lieux du sinistre pour porter secours, ce qui a malheureusement eu pour effet de bloquer les accès routiers, empêchant les ambulances de transporter les blessés vers les hôpitaux les plus proches.

Des équipes de secouristes affluent sur les lieux depuis 52 pays différents dans la journée du 17 aout 1999 mais le nombre de morts augmente d’heure en heure, et l’enterrement de ces victimes devient rapidement problématique. Les lieux de sépulture ont été creusés grâce aux pelleteuses d’entreprises privées en complément de l’équipement municipal, cependant il manque du personnel pour procéder à la toilette funéraire rituelle.

La paralysie des institutions le 17 aout 1999 et les jours qui ont suivi a contraint les survivants à enterrer leurs proches sans aucune formalité et nombre de victimes non identifiées ou n’ayant pas de famille sur place ont été inhumées sans aucun rituel, aucune prière, parfois dans des fosses communes, sans être enregistrées non plus.

Le bilan réel de cette nuit est amplement plus lourd que celui officiellement communiqué, le nombre de décès voisinant les 50.000, de sources non-officielles.

La Turquie étant située sur une zone sismique, il est impensable de dire aujourd’hui "plus jamais ça" mais il est encore possible de prendre toutes les mesures et dispositions nécessaires afin que plus jamais une catastrophe naturelle puisse prendre une telle ampleur.

Que les survivants de cette catastrophe dramatique puissent un jour trouver l’apaisement.

Que ces vies perdues cette nuit-là reposent en paix. Ne les oublions jamais.


Lire également