La Turquie révise en baisse ses objectifs de croissance

[AFP] - Le vice-Premier ministre turc, Ali Babacan, a annoncé que la croissance atteindra cette année 3,2 % au lieu des 4 % prévus jusqu’ici. Il a également revu à la baisse, à 4%, l’objectif de croissance pour 2013, qui était de 5%

Quand l’Europe s’enrhume, la Turquie éternue. Le gouvernement turc a révisé à la baisse, de 4 à 3,2%, ses objectifs de croissance pour 2012 en raison de la conjoncture mondiale, a annoncé mardi le vice-Premier ministre turc Ali Babacan.

« Nous prévoyons pour 2012 une augmentation de 3,2% du produit intérieur brut (PIB) de la Turquie », a-t-il déclaré devant la presse à Ankara. M. Babacan, qui est à la tête de la coordination économique au sein du gouvernement islamo-conservateur turc, a expliqué cette révision par « la conjoncture mondiale » et la crise financière dans la zone euro, principale partenaire économique de la Turquie.

Et le marasme devrait perdurer. Le gouvernement a en effet revu à la baisse, à 4%, son objectif de croissance pour 2013, qui était de 5%. La Turquie, 17ème économie mondiale, continue de tabler cependant sur une croissance de 5% pour 2014, a-t-il ajouté.

La Turquie, qui a connu une croissance soutenue, de 8,9% en 2010 et de 8,5% en 2011, a commencé à freiner en 2012 dans un contexte mondial difficile. Les chiffres de croissance pour le premier trimestre de 2012 par rapport à la même période de 2011 ont connu un net ralentissement, à 3,2%.

Bilan impressionnant

De quoi atténuer le bilan du Premier ministre, Recep Erdogan. Atténuer seulement, car sur le long terme,son bilan reste en effet impressionnant : un PIB multiplié par trois à 773 milliards de dollars en dix ans, un commerce extérieur multiplié par quatre à 376 milliards de dollars, des investissements directs passés de 1 à 16 milliards et des réserves en dollars à la Banque centrale augmentées de 27 à 92 milliards. Enfin, sujet de fierté, malgré un recul brutal du PIB en 2009 (-4,7%), non seulement le pays n’a pas eu besoin de l’aide du FMI mais, surtout, la dette de 23,5 milliards contractée envers le pompier international lors de la grave crise de balance des paiements de 2001, sera comme prévu remboursée en avril 2013.