19 avril 2024

87 visiteurs en ce moment

100e anniverssaire de la république de Turquie

Interview exclusive de Rasmussen, Secrétaire général de l’Otan

Anders Fogh Rasmussen, Secrétaire général de l’Otan, a déclaré à Zaman que la Turquie ne tourne pas le dos à l’Occident. Interviewé la veille de la réunion à Istanbul des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Otan, Rasmussen rejette les accusations portées à la nouvelle politique étrangère turque. Il évoque également la crise des caricatures danoises de 2005 et rappelle le désir de l’Otan de s’ouvrir vers les pays musulmans.


International

"La Turquie ne tourne pas le dos à l’occident"

Publié le | par Hakan | Nombre de visite 802
"La Turquie ne tourne pas le dos à l'occident"

Cinq ans après la crise des caricatures, pour vous un dessin présentant le Prophète sous les traits d’un terroriste relève-t-il toujours de la liberté d’expression ?

Je pense m’être déjà nettement exprimé à ce propos. Il y a là deux principes ayant une importance cruciale. La première est la liberté d’expression, qui figure au fondement de toute démocratie. On ne peut concevoir une démocratie sans cette liberté. Le deuxième principe est la liberté religieuse. Chacun devrait pouvoir vivre librement sa religion. Je veux encore une fois rappeler, et même souligner que j’ai un très profond respect pour les croyances et les sentiments religieux des individus. Et je vais continuer à travailler pour développer davantage nos relations avec le monde musulman.

Avec le recul, vous ne vous dites pas qu’il y a des choses que vous auriez dû gérer autrement ?

Je vous cette affaire comme faisant parti du passé. Je préfère me concentrer sur l’avenir. Comme je l’ai déclaré à la première conférence de presse, le 3 août, le développement des relations avec les pays musulmans fait parti de mes priorités. Au lendemain de la conférence nous avions fait une réunion avec les ambassadeurs de nombreux pays musulmans afin de réfléchir sur les moyens d’accroître nos liens. Notre ouverture vers les pays musulmans va continuer. Nous allons d’ailleurs rencontrer, à Istanbul même, le Secrétaire général de l’Organisation de la conférence islamique.

Comment sont vos relations avec le Premier ministre turc Erdogan ?

Très très bien. Nous nous connaissons depuis des années. Quand je l’avais rencontré pour la première fois en 2002, il n’était même pas encore Premier ministre. Quand j’étais président de l’UE, je l’ai rencontré à deux reprises à Copenhague dans le cadre des négociations d’élargissement. Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois par la suite à diverses occasions. Nous avons discuté seul à seul. J’ai une très bonne opinion de lui. Nos entretiens se sont toujours déroulés dans une atmosphère très claire et amicale. Nous avions passé une excellente soirée la dernière fois que j’étais venu à Ankara.

L’une des principales conditions pour être membre de l’Otan est que l’administration civile puisse pleinement contrôler l’armée. Suivez-vous l’actualité turque sur l’affaire du coup d’Etat ?

Nous la suivons avec beaucoup d’intérêt. Mais je ne voudrais pas me mêler de la politique intérieure turque. Ce que je peux dire c’est que nous avons constaté ces dernières années des évolutions positives dans les liens entre l’armée et le pouvoir civil. Dans le cadre de l’Otan, nos relations politiques et militaires avec la Turquie sont très bonnes.

Qu’est devenu le projet d’un adjoint turc à la direction de l’Otan ? Il y a eu à ce propos une promesse faite à la Turquie à Strasbourg, non ?

Je ne peux vous donner de détails sur les échanges menés et les accords conclus à Strasbourg. Mais je peux vous dire que je tiens toujours les promesses que je fais. Nos travaux de réformes au sein de l’Otan à Bruxelles continuent. Mon souhait, dans ce cadre, est que les pays membres soient équitablement représentés. Par ailleurs, les responsabilités devraient être réparties en fonction des grades, et non pas des identités nationales.

Que pensez-vous de la proposition du ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu de faire en sorte que la Turquie contribue au dialogue entre l’Otan et les talibans ?

La Turquie pourrait jouer un rôle très constructif et participer au processus de paix en Afghanistan. Et les bonnes relations de la Turquie avec le voisin du Pakistan sont aussi un avantage. Mais, la réconciliation entre les Afghans doit venir du peuple lui-même. Nous pouvons bien sûr les aider mais ce sont les Afghans qui doivent être assis à la place du conducteur. Les personnes et les groupes qui veulent contribuer à ce processus doivent, par ailleurs, respecter la Constitution et le droit afghans.

On entend beaucoup parler d’un refroidissement des relations entre la Turquie et l’Occident. Avez-vous des inquiétudes à ce propos ?

Non, je n’ai pas fais un tel constat. La Turquie pourrait jouer un rôle important en tant que pont stratégique entre, d’un côté, l’Asie centrale et le Moyen-Orient, et de l’autre, l’Europe et l’Amérique du Nord. La Turquie va jouer ce rôle compte tenu de raisons politiques et géographiques. En disant cela, je fais aussi un appel aux leaders européens pour qu’ils améliorent leurs relations avec la Turquie, notamment pour ce qui est de l’Agence européenne de défense. La Turquie aussi souhaite cette amélioration. La Turquie est un allié qui pourrait énormément contribuer à de nombreuses missions et opérations. Un rapprochement entre la Turquie et les politiques de défense et de sécurité de l’UE serait un avantage pour les deux côtés. Mon message est pour les leaders de l’UE.

Source Zaman de Selçuk GÜLTASLI à BRUXELLES


Lire également
Comment la Turquie, est-elle restée neutre pendant la seconde Guerre Mondiale ?

Comment la Turquie, est-elle restée neutre (...)

15 août 2023

Kultur'expo, évènement organisé par l'association “OBA”

Kultur’expo, évènement organisé par l’association

21 septembre 2023

Un succès d'exportation culinaire en provenance de Turquie

Un succès d’exportation culinaire en provenance de

11 septembre 2023

𝗡𝗔𝗡𝗖𝗬, 𝗦𝗧𝗔𝗡𝗜𝗦𝗟𝗔𝗦 & 𝗟𝗘𝗦 𝗧𝗨𝗥𝗖𝗦

𝗡𝗔𝗡𝗖𝗬, 𝗦𝗧𝗔𝗡𝗜𝗦𝗟𝗔𝗦 & 𝗟𝗘𝗦 𝗧𝗨𝗥𝗖𝗦

11 novembre 2023