La Turquie et sa demande pour rejoindre les BRICS : Un tournant stratégique ?
La Turquie et sa demande pour rejoindre les BRICS : Un tournant stratégique ?
En août 2024, la Turquie a officiellement soumis sa demande pour rejoindre le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Cette initiative marque une étape importante dans la politique étrangère du président Recep Tayyip Erdoğan, qui cherche à diversifier les alliances internationales de son pays tout en renforçant son influence sur la scène mondiale. La demande de la Turquie intervient dans un contexte géopolitique marqué par une redéfinition des alliances traditionnelles et une montée en puissance des économies émergentes.
L’invitation d’Erdoğan au sommet des BRICS au Tatarstan
En parallèle à cette demande, Erdoğan a été invité à participer au sommet des BRICS qui se tiendra au Tatarstan, une république autonome de la Fédération de Russie. Cette invitation souligne l’intérêt croissant des BRICS pour des partenariats stratégiques avec des nations non membres qui partagent des visions similaires sur les questions mondiales telles que le multilatéralisme et la réforme des institutions internationales.
Qui sont les BRICS ?
Les BRICS regroupent cinq grandes économies émergentes : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Ensemble, ces pays représentent une force économique considérable sur la scène mondiale. Créé initialement en 2001 sous l’appellation "BRIC" (avant l’ajout de l’Afrique du Sud en 2010), ce bloc économique a pour objectif de promouvoir la coopération politique, économique et culturelle entre ses membres tout en offrant une alternative aux structures dominées par les pays occidentaux comme le G7 ou le FMI.
L’économie des pays BRICS
Sur le plan économique, les BRICS comptent parmi les plus grandes économies mondiales. Ensemble, ils représentent environ 23 % du PIB mondial et plus de 16 % du commerce international. La Chine et l’Inde sont les locomotives de ce groupe, avec des taux de croissance élevés et une influence croissante dans les affaires mondiales. La Russie, malgré les sanctions économiques, reste un acteur clé grâce à ses ressources énergétiques. Le Brésil et l’Afrique du Sud, bien que confrontés à des défis économiques internes, continuent de jouer un rôle important dans les marchés des matières premières et dans la dynamique régionale.
La population des pays BRICS
Les pays BRICS abritent également une part significative de la population mondiale. Ensemble, ils représentent environ 41 % de la population mondiale, soit plus de 3,2 milliards de personnes. Cette vaste population, combinée à une classe moyenne en expansion, offre un potentiel énorme pour la consommation intérieure, l’innovation et la croissance économique future.
La demande de la Turquie pour rejoindre les BRICS pourrait signaler une nouvelle ère de coopération internationale, avec des implications potentielles pour l’équilibre du pouvoir mondial. Si la Turquie venait à être acceptée, cela pourrait renforcer encore davantage l’influence des BRICS et offrir de nouvelles opportunités pour une coopération économique et politique accrue entre les économies émergentes. Le sommet des BRICS au Tatarstan pourrait être l’occasion pour Erdoğan de plaider en faveur de cette adhésion, ouvrant ainsi la voie à une restructuration potentielle de l’ordre économique mondial.