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La Turquie et les Turcs au-delà des préjugés

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La Turquie et les Turcs au-delà des préjugés

La Turquie est un pays injustement méconnu et les Turcs sont souvent perçus d’une manière négative et fausse.
J’ai passé plusieurs semaines hors saison en Turquie, et comme tous ceux qui y sont déjà allé je suis revenu enchanté d’avoir enfin découvert ce pays et ces gens adorables. Car les Turcs font partie des gens les plus aimables, les plus hospitaliers et les plus xénophiles de la planète.

Yolun Açik Olsun !
(Puisse le chemin s’ouvrir devant toi)

Aussi bien pour les paysages, très variés et très beaux, que pour le patrimoine historique (hittite, perse, grec, romain, byzantin, ottoman, seljoukide), religieux (catholique, orthodoxe et musulman), pour la qualité de vie et la modestie des prix, c’est une destination de voyage géniale.
Malheureusement l’idée, généralement partagée par les gens qui ne le connaît pas, est que » le turc est un être rustre, brutal, parlant arabe, islamiste, et qui habite un pays rude et pauvre où sévissent tremblements de terre, canicule, tempêtes de neige et inondations « .

Voici des à priori erronés dont il faut se débarrasser au plus vite :

* c’est un pays islamique :
faux, c’est un pays laïque avec une majorité de citoyens de confession musulmane, un gouvernement actuellement d’obédience musulmane, mais doté d’une constitution laïque ; les gens sont très ouverts et curieux vis à vis des étrangers et si la burka existe dans la rue, le foulard porté avec coquetterie et même la mini-jupe existent aussi. Il n’y a rien de commun avec les arabes, ni la langue, ni la culture, ni même les traits physiques…

* c’est un pays peu évolué :
faux, le PIB de 2008 était de 7512€/habitant, comparable au Brésil, c’est un pays résolument tourné vers la modernité avec des infrastructures comparables aux nôtres pour ce qui est du transport et du tourisme, bien qu’il y ait une grosse différence la Turquie de l’Ouest et les régions montagneuses de l’Est. Les villes comme Istanbul, Ankara ou Izmir n’ont rien à envier aux villes européennes. Les villes balnéaires comme Fethiye, Marmaris, Antalya, Finike ou Bodrum non plus.

* c’est un pays dangereux :
on est beaucoup plus en sécurité la nuit dans les rues d’Istanbul que dans n’importe quelle ville française ; agressions, vols et viols sont rares ; il y a effectivement parfois dans le pays des actes terroristes d’origine kurde ou islamique mais pas dirigés contre les touristes ; pour ce qui est de la brutalité légendaire de la police, rien de notable vu de l’extérieur, mais à l’intérieur des commissariats c’est sans doute autre chose. Il semblerait que les crimes et délits turcs soient surtout de type « col blanc », avec une corruption importante dans le monde des affaires et de l’administration…

* c’est un pays malsain :
les mesures préventives habituelles en voyage sont à prendre (boire de l’eau minérale plutôt que l’eau de robinet, éviter les viandes et poissons crus ou mal cuits), mais sans plus ; la grippe aviaire y fait régulièrement son apparition, comme dans une soixantaine d’autres pays.

Autrefois terre des Hittites, des Perses et des Grecs, la Turquie abrite maintenant une mozaïque de peuples unis par l’idée de nation turque inculquée par Mustafa Kemal. Les Turcs des steppes d’Asie Centrale se sont mélangés aux peuples déjà présents, plus récemment des immigrants du Caucase (Tchéchènes, Tatars) ou d’Europe (Albanais, Roms, Bulgares, Bozniaques) se sont ajoutés à ce melting-pot pour composer le peuple turc, unis par leur adhésion commune à la religion musulmane. Ce melting-pot ne s’est pas toujours fait pacifiquement, lors de la naissance de la République et de l’Etat Turc les peuples non musulmans (chrétiens, juifs) ont été invités à quitter le pays.
Les massacres d’Arméniens et de Kurdes à la fin du XIXème et au début du XXème siècle et la non-intégration du peuple kurde dans la nation (les Arméniens sont très minoritaires) remettent en cause l’unité et l’harmonie de ce peuple. Le problème kurde est toujours aigu, causé par l’incompréhension et la négation de l’identité des Kurdes qui sont plus de 20% de la population…

La langue turque bien que difficile n’est pas inaccessible, les phonèmes sont proches des nôtres, on apprend rapidement les mots les plus utiles et on se repère partout facilement car le turc s’écrit avec l’alphabet occidental.

On peut diviser (sous l’angle touristique) le pays en 5 parties :
La Turquie européenne avec Istanbul, l’Ouest (Mer de Marmara, Mer Egée, Mer Méditerranée), le Nord le long de la Mer Noire, l’Anatolie à l’intérieur, l’Est (régions kurde et arménienne).

L’Est est pour les Turcs une entité géographique et politique chargée de sens négatif, c’est le lieu de l’incompréhension et de la menace. C’est une partie du pays mal connue qui serait peuplée de gens peu instruits et inquiétants, d’où proviennent tous les problèmes politiques des dernières décennies qui menacent la stabilité du pays.
J’y suis à peine entré car arrivé pendant l’hiver qui est là-bas particulièrement rigoureux. C’est dans les projets à venir d’y retourner.

L’Ouest le long des côtes lycienne, égéenne et marmaréenne, est très européannisé et très touristique depuis longtemps. C’était une région de culture et peuplement grec depuis l’antiquité jusqu’à l’année 1924, année où les grecs ont dû partir lors d’un échange de population avec la Grèce, la république turque étant née.

Le Sud est imprégné d’influence arabe et porte encore les traces d’une histoire très ancienne, à la source de la civilisation (c’est ici que l’on trouve les premiers villages créés par l’homme).

L’Anatolie enfin, immense plateau peu fertile par où sont arrivées toutes les invasions, c’est la Turquie profonde, traditionnelle.

Istanbul pourrait être une 7ème partie à elle seule, car c’est à la fois une synthèse du pays mais aussi une entité à part, différente des autres villes turques.

Comme je le disais plus haut, j’ai voyagé plusieurs semaines dans le pays, sac sur le dos et chaussures de randonnée aux pieds. Je n’ai pas vu encore l’extrême-Est, ni la côte de la Mer Noire, ni la partie européenne : ce sera l’objet d’un nouveau voyage.
Je ne saurais trop vanter le fait de voyager à l’automne en Turquie, hors de la saison touristique : l’été se termine sur les côtes égéennes et méditerranéenne à la mi-novembre, mais on profite des plages en toute tranquillité car il n’y a plus de touristes. De plus les hôtels et pensions discountent fortement.
Je ne prétends pas connaître le pays en si peu de temps, mais j’ai eu un bon aperçu que je vais partager ici.

Publié par Jean Michel Cruells le 19 novembre, 2009
L’auteur : http://voyages.ideoz.fr/author/cruellsjm/

Source : Voyage Ideoz


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