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La Turquie en médiateur entre Riyad et Téhéran
Ankara a proposé, mardi, l’aide de la Turquie pour apaiser les tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iran
Ankara veut contribuer à calmer le jeu entre l’Arabie saoudite et l’Iran.
La Turquie s’interpose diplomatiquement entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a proposé, mardi, l’aide de son pays pour apaiser les tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iran depuis l’exécution, le 1erj anvier à Riyad, d’un dignitaire chiite . « Nous sommes prêts à faire tous les efforts nécessaires pour résoudre les problèmes entre les deux pays », a déclaré Ahmet Davutoglu.
Cette médiation sera délicate, car la Turquie, pays sunnite, est dans le camp de l’Arabie saoudite, sunnite elle aussi, pour faire tomber Bachar el Assad en Syrie. Or ce dernier est est soutenu bec et ongles par l’Iran, chiite. Hormis cela, la Turquie entretient toutefois depuis des années des relations convenables avec l’Iran, ce qui la singularise quelque peu au Proche-Orient.
La Turquie fâchée avec tous ses partenaires
La Turquie peut aussi utiliser cette médiation pour redorer son blason puisqu’elle est fâchée avec tous ses partenaires : son vieil allié israélien, les pays occidentaux, l’Egypte (où Ankara n’a plus d’ambassadeur) et les monarchies pétrolières du Golfe. En effet, ces pays arabes contraient l’organisation des Frères Musulmans sur laquelle le président turc, Recep Tayyip Erdogan misait aveuglément pour reconfigurer le Proche Orient. Ankara entretient aussi désormais des relations exécrables avec la Russie.
Le Drian à Ankara
Mardi, le président turc aura pu faire le point avec le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui tente de faire un tour des principaux acteurs impliqués dans la lutte contre l’Etat Islamique. Après une visite à Moscou fin décembre, Jean-Yves Le Drian a été reçu par les ministres de la Défense, des Affaires étrangères, par le chef d’Etat major de Turquie et par le président Erdogan pour faire le point sur la lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique.
Selon les Turcs, il n’y aurait pas de désaccord fondamental sur la lutte militaire contre Daech. Pourtant, la liste des problèmes avec Ankara est longue. Longtemps, le gouvernement turc a été soupçonné de ne faire aucun effort pour contrôler à sa frontière avec la Syrie (900 km) les mouvements des combattants étrangers.
Des progrès
Depuis un an toutefois, la France note des progrès et, mardi, le ministre s’est félicité d’une bonne coopération. Il y a eu l’incident entre l’aviation russe et turque au-dessus de la frontière syrienne , qui a laissé des séquelles et mis l’Otan en porte-à-faux. La Turquie, membre de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis pour bombarder les positions de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, ne voit pas non plus d’un bon œil le soutien des Occidentaux aux Peshmergas, principaux alliés pour lutter contre l’EI au Nord de l’Irak. Mais l’heure est désormais à l’apaisement.
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