Ils aiment leur pays comme un parent éloigné. Aujourd’hui, plus de 2 millions de jeunes Européens, dont 28 000 Français, réalisent leur rêve d’ailleurs grâce aux échanges universitaires Erasmus.
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Laurent (27 ans) : le financier ottoman
Les Turcs étaient surpris de me voir arriver chez eux.
Pour Laurent, qui a grandi à Caen, dans le Calvados, la Turquie était la plus exotique des destinations proposées par Erasmus.
« Ça m’a changé. Ils ont un enseignement de qualité, raconte ce noceur repenti. Au commencement de mes études, je savais que je voulais travailler à l’étranger. En France, tout est trop normal, il n’y a pas de découverte. J’aime marier différents points de vue, différentes cultures. »
Etudiant en économie, fasciné par le monde balkanique, il a choisi une carrière dans la finance, après un séjour turc, puis en Grèce.
« A Istanbul, ils se demandaient ce que je venais faire là. Ça leur fait plaisir de voir que l’on s’intéresse à leur pays. Ils ont une image très positive de la France. »
Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, cette image positive se serait dégradée.
« Notre réputation en a pris un coup, détaille-t-il. La politique étrangère du gouvernement et les dernières polémiques sur l’islam sont très mal perçues là-bas. Et ils voient bien que l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne n’est pas pour demain. »
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