19 avril 2024

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100e anniverssaire de la république de Turquie

Dorénavant, la menace turque de baisser le niveau de ses rapports diplomatiques avec Israël devra être prise au sérieux par le gouvernement de Jérusalem.


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Israël et la Turquie sont liés par des accords internationaux

Publié le | par Sophie C. | Nombre de visite 337
Israël et la Turquie sont liés par des accords internationaux

La tension persistante entre la Turquie et Israël pourrait prendre une nouvelle dimension. En effet, les relations entre les deux pays ne se limitent pas à des échanges commerciaux ou à une coopération militaire et industrielle. Depuis quelques années, la majorité de l’approvisionnement en pétrole d’Israël transite par le sol turc : ce qui constitue pour le gouvernement d’Ankara un moyen de pression économique sur Israël. Dorénavant, la menace turque de baisser le niveau de ses rapports diplomatiques avec Israël devra être prise au sérieux par le gouvernement de Jérusalem.

80% des approvisionnements pétroliers d’Israël

Une enquête publiée par le quotidien de l’économie Globes confirme qu’Israël est particulièrement dépendant de la Turquie pour son approvisionnement pétrolier. Il se trouve qu’environ 80% du pétrole brut importé par Israël transitent par le territoire turc. Il s’agit du pétrole qu’Israël achète à l’Azerbaïdjan et à la Russie. Le pétrole brut est transporté en Israël au départ de Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, par l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (oléoduc BTC), depuis les champs pétrolifères de la mer Caspienne jusqu’à la côte méditerranéenne turque. Par ailleurs, les pétroliers passent le détroit du Bosphore reliant la Mer noire et la mer de Marmara, pour rejoindre la Méditerranée. Autrement dit, les Turcs détiennent le contrôle de l’approvisionnement pétrolier d’Israël.

Si les Turcs ne permettaient plus à Israël de faire transiter le pétrole russe ou azerbaïdjanais par leur territoire, le gouvernement israélien devra trouver d’autres sources d’approvisionnement pour faire fonctionner ses centrales électriques. Or, les autres marchés pétroliers d’Europe centrale, Afrique ou Amérique, sont plus éloignés d’Israël ; le renchérissement du coût du transport aurait des répercussions immédiates sur l’économie israélienne.

Accord stratégique pour la production d’électricité

Autre accord bilatéral dans le domaine de l’énergie et qui pourrait être remis en cause par la Turquie : depuis 2004, l’entreprise turque Zorlu Elektrik Uretim possède 25% du capital de la société israélienne privée Dorad Energy spécialisée dans la production d’électricité. Or, Dorad a conclu un accord avec le ministère israélien de la Défense pour fournir de l’électricité à Tsahal. Et le turc Zorlu s’est engagé à garantir le bon fonctionnement de la future station électrique pendant une durée de 25 ans. C’est la raison pour laquelle cet accord a été déclaré « stratégique » par les autorités israéliennes.

Pour l’instant, le projet impliquant une entreprise turque n’a pas encore réuni les capitaux nécessaires qui sont estimés à 1 milliard de dollars. Les difficultés financières, associées à la tension turco-israélienne, pourraient entrainer l’annulation de ce projet commun avant qu’il ne voit le jour.

L’OCDE au secours d’Israël

Par ailleurs, Israël et la Turquie sont liés par des accords internationaux qui interdisent le boycott mutuel. C’est ainsi que selon la convention de l’OCDE, les 34 pays membres de l’organisation doivent entretenir des relations économiques normales entre elles ; autrement dit, le boycott doit être banni. Or la Turquie comme Israël font partie de l’OCDE, et ils sont donc tenus d’en respecter les règles.

Sur le plan commercial, le gel des relations sera d’autant plus difficile à appliquer que les échanges sont importants. En 2009, les échanges bilatéraux ont représenté 2,5 milliards de dollars et ils ont progressé de 24% au cours du premier trimestre de 2010. Au delà des échanges commerciaux, de grands groupes industriels et bancaires israéliens sont implantés en Turquie, directement ou en partenariat avec un investisseur local, comme Teva, Netafim, Iskar, Radware, Holga ou la banque Hapoalim.

Reste les projets de coopération bilatéraux qui sont tributaires de la bonne volonté des gouvernements. Il y a quelques jours, le gouvernement turc avait gelé deux grands projets : la construction du gazoduc Blue Stream-II censé acheminer le gaz russe vers le Proche-Orient, et le projet d’acheminement d’eau potable depuis la rivière turque Manavgat vers Israël. Cette semaine, on apprenait aussi que le gouvernement turc aurait gelé tous les accords militaires entre les deux pays. Selon la presse d’Ankara, le gel concerne notamment la vente à la Turquie de 1.000 tanks Merkava, la formation de pilotes turcs ainsi que les essais de l’armée de l’air israélienne dans l’espace aérien turc. Par ailleurs, Israël serait exclu d’appels d’offre à venir, comme l’achat par la Turquie de missiles pour un montant estimé à 1,5 milliard de dollars.

Adapté de Jacques Bendelac


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