Le président turc inaugure le chantier du troisième aéroport de la ville, qui sera capable d’ici à dix ans d’accueillir 200 millions de passagers par an.
Même si le chantier n’est terminé qu’à 85 %, le président Recep Tayyip Erdogan inaugure en grande pompe, ce lundi, jour du 95e anniversaire de la République turque, le troisième aéroport d’Istanbul.
Ce projet titanesque au nord-ouest de la ville, près de la Mer noire, future passerelle l’Europe, l’Asie et l’Afrique est voué à devenir à terme le plus grand aéroport du monde.
L’infrastucture qui s’étend sur 76 km2 aura coûté près de 8,9 milliards d’euros et mobilisé près de 35 000 salariés dont 3 000 ingénieurs.
Le nouvel aéroport (Istanbul Yeni Havalimani) va remplacer l’aéroport international Atatürk, arrivé à saturation. Dans un premier temps, il aura une capacité de 90 millions de passagers par an. Il atteindra sa pleine capacité en 2028 quand il aura six pistes et trois terminaux.
A cette date, il disposera de six pistes et de trois terminaux.il pourrait alors occuper la première place mondiale, loin devant l’aéroport américain d’Atlanta qui accueille 103,9 millions de passagers et dessert 300 destinations internationales.
Un consortium de cinq entrepreneurs, Limak, Kolin, Kalyon, Cengiz et la Mapa se chargent de la construction de l’aéroport.
Selon une déclaration de KPMG Turquie, cabinet d’audit et de conseil, le nouvel opérateur aérien, IGA, a signé, courant mai 2018, un accord avec l’allemand Heinnemann (duty free) et son partenaire turc, Unifree, pour gérer les boutiques hors taxes de l’aéroport.
Le nouvel aéroport d’Istanbul présente un visage futuriste avec de nombreuses ouvertures vitrées, des lignes courbes et des équipements dernier cri. Son symbole sera la tour de contrôle conçue par la société de design Pininfarina (connue pour avoir dessiné des voitures de sport) et réalisée par la société américaine Aecom. Cette tour haute de 96 mètres est en forme de tulipe, la fleur favorite des sultans, qui est aussi l’emblème d’Istanbul.
Pour cette cérémonie d’inauguration, le président Erdogan devrait être entouré de nombreux dirigeants étrangers parmi lesquels l’émir du Qatar, le Cheik Tamin Ben Hamad Al-Thani. En juin, le président turc, alors en pleine campagne électorale avait assisté à un premier atterrissage et déclaré : « Avec l’aide de Dieu, cet aéroport, plus que le signe de notre prestige, deviendra notre marque. »
Turkish Airlines, fleuron de l’économie turque, assurera mercredi le premier vol commercial depuis le nouvel aéroport à destination d’Ankara. La compagnie nationale devrait largement profiter de cette infrastructure. En 2019, elle devrait ajouter une quarantaine d’appareils à sa flotte. D’ici à 2023, son objectif est de transporter 120 millions de passagers par an.