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Grand Istanbul : voitures individuelles contre réserves naturelles

Publié le | par Sophie C. | Nombre de visite 472

Le 29 Avril 2010 dernier, le ministre Turc des Transports Binali Yıldırım, a confirmé officiellement dans la presse Turque un projet de troisième pont sur le Bosphore.

Ce projet, vivement contesté par les membres de la Chambres des Urbanistes d’Istanbul (TMMOB), est surnommé « 3. Rant köprüsüne » (« le troisième pont de la rente »). « Le troisième Pont Précise la Mort d’İstanbul  » dénonçaient les membres de la Chambre des Urbanistes de la ville d’Istanbul à cette occasion.

Fervent opposant à ce projet d’infrastructure lourde qui causera des dommages environnementaux irréversibles, le président de la Chambre des Urbanistes d’Istanbul Tayfun Kahraman s’insurge : « C’est dans une situation de non retour que les forêts du Nord et seul espace écologique à Istanbul vont être détruites pour être utilisés comme espace de ville. L’apport en oxygène et l’eau des bassins versants dans la forêt disparaîtra complètement, Istanbul deviendra inhabitable. Pourquoi donne-t-on aucune importance au transport par rail et mer ? Ils doivent être privilégiés sur les ponts et le système de la circulation routière. Mais la réponse n’est pas encore comprise. »

Deux ponts - construits en 1973 et 1988 -, enjambent actuellement le Bosphore et marquent la physionomie identitaire de la ville-région d’Istanbul (Ortaköy-Üsküdar / Rumeli-Anadolu Hisarı). Deux autres ponts sont désormais en projet. L’un de ces deux ponts «  à l’ordre du jour  » est nié par les instances officielles, celui-ci étant toutefois jugé « inévitable » par de nombreux experts. Par rapport aux impacts qui sont dénoncés par la Chambre des Urbanistes : le nombre de véhicules à Istanbul, qui a respectivement augmenté de 200% et de 1180% après la construction des deux premiers ponts. Il est à noter que le nombre de passagers a augmenté de 4% et 170%, ce qui indique un impact essentiellement orienté sur l’usage des véhicules.

Pour le maire d’Istanbul, Kadir Topbaş, l’usage de la voiture individuelle et le « modèle économique des ponts  » est une « question de civilisation  ». L’idée de construire un troisième pont sur le Bosphore remonte à 2003 et ce projet a été envisagé afin que les véhicules puissent contourner la zone dense intra-urbaine. Le maire Kadir Topbaş avait fait une annonce officielle en 2009 sur un itinéraire d’autoroute qui devait passer dans l’absolu au Nord d’Istanbul et être construit à Tarabya (rive européenne) et Beykoz (rive asiatique).

Après l’annonce officielle du Ministre des Transports en Avril 2010 sur un tracé d’autoroute passant encore plus au Nord, une période dite de « débats » a eu lieu. De nombreuses pétitions ont été collectées par la Chambre des Urbanistes, qui a également manifesté à maintes reprises. Mais il semble que toute contestation ait été, et soit encore, comme « verrouillée »...

Le gouvernement Turc a récemment décidé de construire ce troisième pont au Nord du district verdoyant de Sarıyer (dans le village de Garipçe sur la rive européenne – village de Poyrazköy sur la rive asiatique). Le nom officiel de ce troisième pont est l’ « autoroute Nord-Marmara  » (en Turc, « Kuzey Marmara Otoyolu »).

En ce mois de Juin 2011, dont la journée mondiale de l’environnement a été dédiée à la sauvegarde mondiale des forêts, le discours de la Chambre des Urbanistes est un message de résistance.

Les projets de ponts sur le Bosphore, décisifs pour l’avenir de la qualité de vie des stambouliotes, posent la question de la préservation capitale des réserves forestières du Nord (forêt de Beykoz et de Belgrade) considérées comme les « poumons » d’İstanbul. Actuellement, les forêts représentent près de 48% du territoire métropolitain à İstanbul. Ce capital naturel subit la pression des « poussées d’urbanisation » vers le Nord où elles sont essentiellement localisées. Istanbul dans son hésitation a donc tranché « entre un pont et deux millions d’arbres ».

A l’heure actuelle, les urbanistes d’Istanbul étudient conjointement un masterplan des transports en commun à l’échelle régionale (travail en collaboration avec l’agence japonaise de coopération internationale – JICA).

Quelles propositions alternatives les urbanistes peuvent-ils encore apporter pour réduire l’impact environnemental de ces projets de ponts sur le Bosphore ?

Julie Pauline Babigeon

Sources : Urbapress


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