Le géant russe Gazprom a accepté d’assouplir nettement les clauses du contrat de livraisons de gaz à la Turquie, une concession accordée pour obtenir un feu vert à la construction du gazoduc South Stream dans la mer Noire, estime vendredi le quotidien Kommersant.
Gazprom fait des concessions à la Turquie pour un feu vert sur South Stream
Le groupe a consenti une dérogation au contrat de type "prend ou paie" qui le lie à la compagnie turque Botas et prévoit théoriquement que celui-ci s’engage à payer l’intégralité du gaz prévu à l’origine, même s’il n’en pompe qu’une partie.
Suite à cette dérogation, la Turquie aura le droit d’acquérir seulement 25% du volume de gaz prévu dans le contrat 2010 sans pénalité. La quantité prévue pour 2010 s’élève à 30 milliards de mètres cubes, indique le quotidien, citant le journal interne du groupe.
La chute de la demande de gaz en 2009 en Europe, due notamment à la crise économique mondiale mais aussi à la montée en puissance de la concurrence des Etats-Unis, a amené plusieurs groupes à demander à Gazprom un assouplissement des clauses de leur contrat.
Selon une source de marché citée par Kommersant, la Turquie a obtenu les meilleures conditions parmi tous les clients européens du groupe russe, en raison de la "nécessité pour Gazprom de recevoir une autorisation pour la pose du gazoduc South Stream, de la Russie à l’Europe via la Mer noire dans les eaux territoriales de la Turquie".
South Stream, projet de gazoduc russo-italien, est considéré comme le concurrent du projet européen de gazoduc Nabucco qui doit contourner la Russie.
En 2009, la Turquie a autorisé Moscou à entreprendre les études pour réaliser ce projet. Début 2010, le Premier ministre russe Vladimir Poutine s’est dit sûr qu’Ankara donnerait son feu vert cette année à la construction.
Source AFP