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En Turquie, questions en série sur une panne d’électricité géante et gênante

Publié le | par Hakan | Nombre de visite 321
En Turquie, questions en série sur une panne d'électricité géante et gênante

La Turquie restait toujours sans réponse officielle mercredi sur l’origine de la panne d’électricité géante qui l’a sérieusement perturbée la veille, devenue une source d’embarras pour le gouvernement islamo-conservateur à l’aube des élections législatives.

Métros et tramways paralysés, trafic automobile engorgé, activité économique bousculée... A l’exception de quelques provinces de l’est qui s’approvisionnent en électricité importée d’Iran, le pays a vécu mardi au ralenti une partie de la journée.

Si elle n’a pas provoqué officiellement d’accident, cette coupure, la plus importante enregistrée dans le pays depuis quinze ans, a suscité la grogne de nombreux Turcs. Notamment à Istanbul, où certains quartiers de la mégapole de plus de 15 millions d’habitants ont été plongés dans le noir pendant dix heures.

Selon une estimation de la chambre de commerce d’Ankara, la facture de cette panne pourrait atteindre un milliard de livres (360 millions d’euros) pour l’économie turque, qui a confirmé son ralentissement avec la publication, précisément mardi, d’une croissance décevante de 2,9% pour l’année 2014.

Dans l’urgence, plusieurs explications ont été évoquées dès mardi, de l’attaque informatique à une série de défaillances techniques, en passant par un sabotage du réseau, privatisé depuis 2010, ou une opération terroriste.

Plusieurs médias ont évoqué mercredi comme le plus crédible le scénario d’un arrêt successif de plusieurs centrales électriques, parti de l’ouest du pays, et qui aurait ensuite par effet domino fait sauter l’ensemble du réseau.

Gênées aux entournures, les autorités n’ont jusque-là fourni aucune explication. L’enquête est toujours en cours, a répété mercredi le Premier ministre Ahmet Davutoglu. Il n’y pour l’instant aucun résultat clair, a-t-il ajouté en remettant sur la table l’hypothèse d’un acte terroriste.

Car à deux mois à peine des élections législatives du 7 juin, cette panne majeure a ravi les adversaires du régime, qui ont raillé son ambition d’instaurer, depuis son arrivée au pouvoir en 2002, une nouvelle Turquie.

Péter l’ampoule

L’Etat s’est effondré (...) la chose qui s’est éteinte hier dans le pays tout entier, c’est l’ampoule du parti unique et de son unique dépositaire, a commenté mercredi l’éditorialiste Ertugrul Özkok dans le quotidien Hürriyet.

L’ampoule du pouvoir a bel et bien éclaté et cette fois pour de bon, a renchéri Yusuf Halacoglu, un député du Parti de l’action nationaliste (MHP, droite) en référence à l’ampoule qui sert d’emblème au parti de la justice et du développement (AKP).

Tout au long de la journée de mardi, les réseaux sociaux se sont déchaînés contre le gouvernement, appelant à péter l’ampoule aux législatives.

Elu en août dernier, le président Recep Tayyip Erdogan, qui a auparavant dirigé le gouvernement pendant onze ans, s’est fixé pour objectif de remporter 400 des 550 sièges de députés. La majorité des deux tiers lui est indispensable pour réformer à sa main la Constitution et renforcer ses pouvoirs de chef de l’Etat.

Selon les derniers sondages, l’AKP ne devrait pas atteindre cette limite.

Ironique, un responsable du principal parti d’opposition, Sezgin Tanrikulu, a vu dans la panne de mardi une répétition générale et accusé le pouvoir de préparer le terrain à une coupure similaire le soir des élections pour des fraudes massives.

Loin de la polémique politique, cet incident a révélé les vulnérabilités de la Turquie en matière de sécurité énergétique et de préparation aux fléaux naturels.

La coupure a montré que la Turquie n’est pas prête à affronter les désastres, a regretté Hakan Celik, présentateur de la chaîne d’information CNN-Türk.

La dernière grande panne électrique, plus localisée, s’est produite lors du violent séisme qui a frappé le nord-ouest de la Turquie en 1999, faisant près de 20.000 morts.

La Turquie, qui importe l’essentiel de son énergie de Russie et d’Iran, prévoit de construire trois centrales nucléaires pour une capacité cumulée de 5.000 mégawatts, qui devraient fournir 8% de ses besoins électriques en 2020 et 20% en 2030.

La Turquie ira de l’avant avec son chantier nucléaire, a insisté mardi M. Erdogan.

Source : AFP


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