Alors que la date du scrutin approche à grand pas, le président Recep Tayyip Erdogan, qui brigue un nouveau mandat, fait face à un challenger coriace. Depuis plusieurs semaines, le chef d’Etat et son principal opposant, Muharrem Ince, se livrent à un combat âpre pour l’emporter aux législatives anticipées qui auront lieu dimanche 24 juin.
Au pouvoir depuis 2003, Erdogan a séduit en montrant ses qualités d’orateur et en imposant un style tranchant. Aujourd’hui il trouve dans M. Ince un véritable adversaire : excellent tribun, cet ancien professeur de physique, poids lourd du parti d’opposition de gauche, CHP, n’a pas épargné Erdogan lors des meetings.
Inflation en hausse, presse muselée, indépendance de la justice remise en cause, réfugiés syriens, le candidat social-démocrate accuse le président sur tous les sujets.
Muharrem Ince se fait également un malin plaisir à diffuser lors de ses meetings des vidéos rappelant la coopération passée entre le cercle de Recep Tayyip Erdogan et le prédicateur Fethullah Gülen, aujourd’hui l’« ennemi public numéro un » d’Ankara, qui lui impute notamment la tentative de putsch de 2016.
En réponse, Recep Tayyip Erdogan se pose en chef de guerre et bâtisseur, qualifiant son rival d’« apprenti ». « Moi, répète le président turc, je suis commandant en chef. » « C’est un chef pâtissier », martèle Muharrem Ince depuis que Recep Tayyip Erdogan a promis des distributions gratuites de thé et de gâteaux dans les bibliothèques. Ce sens de la repartie est l’outil d’un travail de sape qui fait flancher Erdogan, plus prudent que jamais.
Source : avec La Dépêche du Midi