La Syrie a demandé aujourd’hui au Conseil de sécurité des Nations unies d’agir contre la Turquie pour avoir laissé la compagne d’Amédy Coulibaly, un des auteurs des attaques de début janvier à Paris, pénétrer illégalement sur le territoire syrien en compagnie de combattants djihadistes. Selon le chef de la diplomatie turque, Hayat Boumedienne est arrivée le 2 janvier à Istanbul en provenance de Madrid, alors qu’elle n’était pas encore recherchée par la police française. Elle aurait franchi la frontière syrienne le 8 janvier, veille de l’attaque contre l’épicerie casher à Paris.
"Cette déclaration est un aveu en bonne et due forme de ce que nous ne cessons de répéter : la Turquie demeure la principale voie pour faire entrer en Syrie des terroristes étrangers et des mercenaires venant du monde entier", écrit l’ambassadeur syrien aux Nations unies, Bachar Djaafari, dans une lettre adressée au Conseil de sécurité et au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon."(La Turquie) est aussi la voie par laquelle ils rentrent dans leurs pays d’origine ou se rendent dans des pays tiers", ajoute-t-il dans cette lettre datée du 12 janvier qui n’a été rendue publique que mercredi.
Damas demande par conséquent au Conseil de sécurité de prendre "des mesures concrètes" pour condamner et infléchir la politique de la Turquie, ennemie jurée du président syrien Bachar al Assad. "Le régime turc doit rendre des comptes pour cette politique qui met en danger la paix et la sécurité internationales", estime Bachar Djaafari.
Source : avec Reuters