Le Premier ministre turc évoque des négociations avec le PKK
[avec ATS] - Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi que de nouvelles négociations pourraient avoir lieu entre l’Etat turc et les terroristes kurdes. Son gouvernement est actuellement confronté à une recrudescence des violences séparatistes au sud-est de la Turquie.
"Si (des) entretiens nous permettent de régler quelque chose, faisons-les. Si ça doit être à Oslo, alors à Oslo", a déclaré mercredi soir dans une interview télévisée M. Erdogan, faisant référence à des négociations menées entre 2009 et 2011 à Oslo avec les terroristes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Des responsables des services de renseignements turcs (MIT) et des dirigeants du PKK, mouvement considéré comme terroriste par plusieurs pays, se sont rencontrés plusieurs fois pour une paix négociée mais le dialogue a été rompu.
Selon le Premier ministre turc, il y a une dimension militaire au conflit kurde qui, a-t-il insisté, "va continuer". Mais il a aussi souligné sa volonté de traiter ce conflit, qui a fait près de 45’000 morts depuis 1984, par des "dimensions diplomatiques, socio-économiques et psychologiques".
Une pierre d’achoppement
"Nous voulons un Etat de droit, une démocratie, et les pas que nous ferons, nous les ferons dans le cadre du droit. Mais avec ceux qui ne comprennent pas le droit, le nécessaire sera fait", a-t-il dit. M. Erdogan s’exprimait après l’appel lancé par le principal parti turc pro-kurde (BDP, parti pour la paix et la démocratie) à la reprise des discussions avec le PKK pour éviter une escalade de la violence.
En outre, le parti du Premier ministre, le Parti pour la justice et le développement (AKP), tient son congrès annuel dimanche et a entrepris sa réorganisation la plus importante depuis son arrivée au pouvoir il y a dix ans. La non-résolution du conflit kurde est la plus grande pierre d’achoppement de M. Erdogan.