Trois néo-nazis revendiquent le meurtre de 9 personnes d’origine grecque ou turque. Ils pourraient être à l’origine d’une dizaine de braquages de banques et du meutre d’une policière en 2007.
C’est une première depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Hans-Peter Friedrich, ministre de l’Intérieur allemand, parle de "terrorisme d’extrême droite". La raison, l’apparition d’un trio de tueurs en série néonazis à Iena, en ex-RDA. Uwe Mundlos, Uwe Böhnhardt et Beate Zschäpe se réclament de la NSU, "l’undergroud national socialiste", un mystérieux groupuscule d’extrême droite. Ils revendiquent les meurtres de neuf immigrés et d’une policière restés jusque là, inexpliqués.
Une panthère rose revendique des crimes raciaux
Uwe Mundlos et Uwe Böhnhardt se sont donnés la mort dans leur camping-car, cerné par la police après un braquage qui a mal tourné. Sur place, les forces de l’ordre ont retrouvé un DVD de 15 minutes mettant en scène une panthère-rose, revendiquant les meurtres de ˝ neuf Turcs ˝, en réalité huit hommes d’origine turc et un Grec, travaillant dans des restaurants kebab, et tués par balles lors d’une macabre "tournée d’Allemagne" de leur opération "Action Brochette de kebab" qui s’est déroulée entre 2000 et 2007. Les enquêteurs ont aussi retrouvé sur place l’arme de service et les menottes de Michèle Kiesewetter, une policière assassinée à Heilbronn en 2007.
Des méthodes de l’extrême gauche violente
Le groupuscule s’est financé en commettant une douzaine de braquages de banque. Beate Zschäpe la troisième suspecte s’est rendu à la Police après avoir mis le feu à son appartement rompant ainsi le pacte par lequel le trio s’était engagé à se suicider collectivement s’il venait à être découvert par la police. En Allemagne, c’est l’indignation. Politiques et médias s’inquiètent de l’existence d’une ˝ Fraction armée brune ˝, un groupe terroriste d’extrême droite inspiré du modèle de la Fraction armée rouge, qui plongea l’Allemagne dans la violence d’extrême gauche dans les années 1970 et 1980.
La France n’est pas épargnée
En France, les néo-nazis existent aussi. Plusieurs d’entre eux se sont retrouvés à Lyon en octobre dernier pour honorer le maréchal Pétain. Des attaques contre des restaurants kebab et des personnes ont eu lieu en marge de manifestations néo-nazis où des chants hitlériens sont parfois entonnés.
Merkel dénonce les crimes commis par des néo-nazis
La chancelière allemande Angela Merkel a dénoncé ce crime "inimaginable" est une honte nationale, a-t-elle estimé, alors que le ministre de l’intérieur a reconnu des défaillances au sein des services de sécurité.
"Nous assistons à une chose inimaginable. On pense que des extrémistes de droite sont responsables d’abominables actes de violence, d’actes de terrorisme d’extrême droite. C’est une honte pour l’Allemagne, et nous ferons tout pour faire toute la lumière là-dessus. Nous le devons aux victimes", a déclaré Mme Merkel.
L’Allemagne, qui a engagé après-guerre un long processus d’examen de conscience sur son passé nazi, a été choquée d’apprendre ce week-end qu’une cellule d’extrême droite était responsable de la mort de huit hommes d’origine turque et d’un autre d’origine grecque dans des restaurants de kebab de différentes régions du pays entre 2000 et 2006.
Ils sont également mis en cause dans le meurtre d’une policière, abattue d’une balle dans la tête en 2007, et leur participation à un attentat à la bombe dans un quartier turc de Cologne en 2004 est également évoquée.
Le gouvernement turc a réclamé l’ouverture d’une enquête approfondie sur ces meurtres.
Source : Metro France et avec ATS