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Turquie-France [2-0] Comment ça une surprise ?

Publié le | par Engin | Nombre de visite 113
Turquie-France [2-0] Comment ça une surprise ?

L’affrontement tant attendu entre les membres de la Milli Takim et les champions du monde en titre a été une étape, bien que pas totalement décisive, très marquante dans la course à la qualification pour l’Euro 2020. Un épisode éminemment positif pour le monde sportif turc.

2-0. Ecrit ainsi ça fait net, propre, synthétique. Ce score flatteur reflète la qualité de la copie rendue par l’ensemble de l’effectif turc à l’issue d’un examen de passage important contre la France sacrée championne du Monde en Russie l’été dernier.

Par voie de conséquence la Turquie occupe la première place du groupe H,en ayant impressionné le monde du ballon rond par le déploiement de son jeu intéressant alliant subtilité et puissance.

KONYA LA FEDERATRICE

Le choix de Konya n’était pas lié au hasard. Premièrement, il s’agissait d’occuper un stade bien équipé, de haut niveau. Deuxièmement, la ville est renommée à bien des égards. Une capitale de la spiritualité historiquement liée à Mevlana. Une ferveur du public incontestable mais plus maitrisable que les débordements des supporters stambouliote. En réunissant ces ingrédients logistiques, Senol Gunes a pu patiemment s’attaquer à la forme sur le terrain, l’esprit un peu plus libéré.

DES CONDITIONS INITIALES PRECISES

Le sélectionneur a su remettre de l’ordre dans la maison rouge et blanche. Manager et entraineur, ce sont les compétences de ce coach iconique n’hésitant pas à élargir son champ d’observation sur les terrains en et hors de Turquie. Jusqu’à repenser aux apports possibles du vétéran Emre Belozoglu. Une vision d’ensemble s’apparentant à celle qui était la sienne à l’époque ou’ il officiait en tant que gardien de but.

Pour ce match face à la France, S.Gunes a établi un schéma tactique oscillant autour du 4-3-3. Oscillant mais pas vacillant. Oscillant mais strict.Débouchant sur une conservation de balle vigilante et dynamique dès le commencement. Pour preuve cette asphyxie orchestrée de Paul Pogba, le français étant parfois poussé à la faute. Un début de match non pas pauvre techniquement mais prudent techniquement.Histoire de ne pas se livrer n’importe comment.

LA CHEVAUCHEE VERS LA VICTOIRE

La volonté turque de ne pas décevoir son public et l’application précise des consignes par les joueurs ont donné à contempler un spectacle respirant la cohésion. Perceptible défensivement (14’ minute : le jaillissement de Hasan Ali Kaldirim sur Kylian Mbappé lancé ingénieusement par Antoine Griezmann). Perceptible offensivement (17’ : centre-tir vicieux du "romanista" Cengiz Under obligeant Hugo Lloris à se déployer avec talent). Ce ne fut que justice lorsque la milli a ouvert le score à la trentième minute. Un coup-franc du gaucher de l’A.S Roma Cengiz Under déposé sur la tête de Demiral remisant pour celle victorieuse de Ayhan. Après un tir cadré mais pas assez appuyé de Burak Yilmaz sur une passe de Kahveci (37’), c’est à la quarantième minute que D.Tokoz et B.Yilmaz ont combiné intelligemment dans l’axe en décalant sur Cengiz Under doublant la mise.

UNE ADAPTATION METHODIQUE

Au fur et à mesure de la rencontre, la possession de balle a fluctué d’un camp à l’autre. Les turcs se montrant tour à tour animateurs (54’ : une action très intéressante avec un tir cadré de B.Yilmaz, détourné, puis repris de la tête par K.Karaman) gestionnaires (57’ : Zeki Celik contenant les assauts de Kingsley Coman, résistants79’ : Dégagement des deux poings devant par Fehmi Gunok devant P.Pogba) et excellents dans le jeu sans ballon (science du hors jeu bien appliquée).

L’IMPRESSION LAISSEE PAR GUNES ET SA BANDE

Tout compte fait se présente une impression générale très positive, dangereusement grisante.

La Turquie a des qualités d’impact, d’évidentes ressources techniques individuelles mais aussi collectives. On peut citer les changements de rythme du pied gauche de Cengiz Under, la prestation haut de gamme du capitaine B.Yilmaz pouvant passer de la talonnage en pleine course à destination d’un coéquipier (9’) au tir trompeur du pointu en fin de match. Z.Celik, lui, a brillé par ses capacités de couverture et ses qualités d’accélération. Enfin les gestes techniques vifs du petit joueur de Trabzonspor Abdulkadir Omur ont amené des contres pouvant se faire concrétiser un troisième but en toute fin de match.

Physiquement, les turcs n’ont pas fait que subir. Ils ont présenté une opposition des plus conséquentes. Alliant les capacités de chacun. La force de ce groupe est qu’il sait composer en fonction de ses phénotypes.

Au niveau tactique, rigueur et style ont cohabité. Même si l’absence de Emre Belozoglu a eu pour effet de faire prendre du temps à la mise en place d’un relayeur en première mi-temps.

Au niveau mental, les champions du Monde français ont pu expérimenter une opposition farouche de la part de leurs homologues méditerranéens orientaux. La France n’a réalisé aucun tir cadré, impuissante mais pas ridicule, contrairement à ce que certains médias ont affirmé pour minimiser la performance de la nation de Atatürk.

UN TRAITEMENT MEDIATIQUE INEGAL

Hors de Turquie, le traitement médiatique réservé à l’équipe nationale turque de football a toutefois été inégal par rapport à sa démonstration de très haut niveau. Notamment la presse française sportive en général pas toujours impartiale dès que cela concerne le foot ottoman. Pour les spécialistes hexagonaux, la France a souffert, certes, mais la Turquie ne devrait son succès qu’au hasard d’une méforme passagère de son adversaire d’un soir. Rien de plus. Un argumentaire qui laisse à désirer lorsque l’on observe en détails l’ensemble de la partie. Effectivement, A.Griezmann et O.Giroud ont tenté des choses, du pied ou de la tête. M’Bappé, lui, bien que se trouvant en difficulté, s’est néanmoins montré remuant et Lloris a agit en excellent goal, tout comme il l’avait été quelques jours auparavant avec son club des Tottenham Hotspurs en finale européenne perdue.
Un tel manque d’objectivité est indigne de la patrie de Descartes, Rousseau, Napoléon, Charles de Gaulle ou encore Jean d’Ormesson. La polémique s’accroissant avec la dénonciation appuyée des huées et sifflets de l’hymne tricolore en territoire turc. Cependant, le contexte du foot est très spécifique et cela est arrivé dans bien des endroits et à bien des pays.

Siffler un hymne national demeure répréhensible. Partout. Y compris en France ou des scènes semblables s’étaient produites dans le passé vis-à-vis de la Marseillaise puis vis-à-vis des hymnes italiens, portugais entre autres.

En attendant, les chiens aboient, la caravane passe. Les envieux se débattent tandis que les derviches continuent inlassablement à tourner à Konya. Une chorégraphie qui projette le vaisseau de la nation de Atatürk jusqu’à Reykjavik. En terre nordique, les joueurs au croissant étoilé devront se méfier du 4-4-2 à plat de leurs adversaires à la bannière cruciforme de sa confiance acquise suite aux participations en phase finale de l’euro 2016 et de la Coupe du monde 2018.

De son impact physique dans le jeu aérien qui permet de pratiquer un jeu très direct. Attention particulièrement à Ingason, capable de s’attaquer au jeu turc. Ainsi qu’à la vedette "Gilfy" ,auteur de transversales déroutantes et de coups-francs ravageurs. Il faudra résister et profiter du manque de liant entre les lignes islandaises. C’est justement dans ce genre de match que Hakan Calhanoglu peut agir en tant que briseur de lignes optimal, à l’image de son travail au Milan A.C cette saison, en plus de son talent sur coups de pied arrêtés. Dans un match pouvant afficher un profil heurté, Oguzhan Ozyakup aurait aussi son mot à dire, d’autant plus que Senol Günes l’a bien connu au Besiktas...

Bon séjour en Islande, pays au drapeau bleu-blanc-rouge. Comme la France.


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