20 avril 2024

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100e anniverssaire de la république de Turquie

Ankara déplore la lenteur du processus d’adhésion. Le ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a réaffirmé cette semaine lors de sa première visite à Ankara que son pays n’était pas opposé à l’avenir européen de la Turquie


Europe

Allemagne et Espagne rassurent une Turquie sans illusions

Publié le | par Hakan | Nombre de visite 316
Allemagne et Espagne rassurent une Turquie sans illusions

Non, l’Allemagne n’est pas opposée à l’avenir européen de la Turquie. Le ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, est venu le confirmer lors de sa première visite officielle en Turquie depuis son entrée en fonction en octobre. « Je vais être très clair, a-t-il déclaré jeudi au côté de son homologue Ahmet Davutoglu. Ce sur quoi l’Union européenne et la Turquie se sont mises d’accord tient toujours, et cela s’applique au gouvernement allemand. Je m’y engage. »

Pragmatisme

Il a ainsi confirmé la poursuite de la politique menée ces dernières années par Berlin, et cela malgré le changement de coalition intervenu en septembre. Le chef des libéraux allemands (FDP) Guido Wester­welle est en effet davantage ouvert à la candidature turque que ne le sont la chancelière Angela Merkel et sa formation chrétienne démocrate (CDU-CSU), ouvertement hostile à l’entrée d’un pays de 72 millions d’habitants à majorité musulmane. Le FDP, plus pragmatique, souhaite poursuivre la politique menée jusqu’à présent et respecter les engagements pris. Dans l’accord de coalition rédigé par les partenaires gouvernementaux, ces divergences ont abouti à une formulation prudente qui confirme l’objectif d’une « adhésion » mais non automatique. Ambiguë aux yeux des Turcs, cette position a toutefois le mérite de ne pas leur être trop hostile.

Non urgent, le dossier turc ne doit donc pas être bloqué, estime Guido Westerwelle. Voilà pourquoi, durant sa visite, il a incité Ankara à poursuivre un processus de réformes qui n’est « pas terminé ». Il a ainsi salué les efforts réalisés l’an dernier dans le domaine des relations avec l’armée, dans la recherche d’une solution à la question kurde et qualifié cette « ouverture démocratique » de « pas historique » tout en appelant Ankara à œuvrer davantage en matière de « libertés d’expression, de presse et de religion » et à trouver une solution à la question chypriote.

Si ces encouragements ont rassuré les dirigeants turcs, ils ne devraient toutefois rien changer à l’enthousiasme européen en berne à travers le pays. Les réformes ont certes été relancées et deux chapitres de négociation ouverts en 2009, mais la frustration reste de mise face à la lenteur du processus. Depuis octobre 2005, seuls 12 chapitres sur 35 ont été ouverts, bien loin des 28 mis au compte de la Croatie dans la même période. Les autorités turques portent une part de responsabilité dans la lenteur de ces négociations mais elles ne sont pas les seules. La politique de certains pays européens a porté un rude coup au moral d’un gouvernement qui, à son arrivée au pouvoir en 2002, a tout misé sur le projet européen. Ainsi 5 chapitres de négociations liés à l’adhésion ont été bloqués par Paris et 8 autres par l’UE en réaction au blocage chypriote. Autre récent sujet d’accrochage, la politique de visas menée par Bruxelles. Ankara reproche à l’Union de mener une politique de « double standard » après avoir levé en décembre l’obligation de visa Schengen pour les citoyens de Macédoine, de Serbie et du Monténégro mais non pour les citoyens turcs. Dans ce contexte, les sondages d’opinion font grise mine. D’après une enquête réalisée l’an dernier par le German Marshall Fund, si 48% des Turcs voient l’adhésion comme une bonne chose, 65% pensent que cela n’arrivera jamais.

Enthousiasme

L’Espagne, qui vient de prendre la présidence tournante de l’UE et a toujours soutenu le projet européen d’Ankara, pourrait-elle inverser cette tendance ? Le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, a en tout cas montré ce vendredi un enthousiasme certain et espère donner un coup d’accélérateur au processus d’ici à la fin du mois de juin. « Nous avons quatre chapitres en tête et nous espérons les ouvrir », a-t-il déclaré. Ambitieux, Madrid a toutefois lié ces avancées à d’éventuels progrès sur la question chypriote. Les négociations menées par les deux parties, grecque et turque de l’île, pourraient en effet porter leurs premiers fruits d’ici au mois d’avril et ôter une épine du pied à Ankara.

(Source Le Temps de Delphine Nerbollier )


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