Turquie : le gouvernement Erdogan dévoile son arsenal répressif
En Turquie, le gouvernement s’apprête à faire approuver une loi répressive, ou plutôt un paquet de lois dit « de sécurité intérieure » qui suscite de larges critiques, tant de la part de l’opposition que de celle de la société civile. Les dispositions envisagées prévoient l’extension des compétences des forces de polices et de sécurité dans des proportions qui inquiètent y compris les Européens, craignant l’instauration d’un Etat policier et répressif, voire liberticide.
L’idée de renforcer la législation turque en matière de sécurité remonte à la mi-octobre, juste après des émeutes violentes qui ont opposé les Kurdes aux forces de l’ordre dans le sud-est du pays, mais également dans plusieurs grandes villes de Turquie, faisant une cinquantaine de morts. C’était alors au sujet de la situation à Kobane. La première motivation du gouvernement est essentiellement de lutter contre le mécontentement des Kurdes.
Mais au-delà, il y a sans doute d’autres justifications à la volonté d’un tel resserrement des contrôles policiers. L’autre ennemi intérieur accusé par le gouvernement de fomenter un complot, c’est la confrérie Gülen, qualifiée d’« Etat parallèle », qui a valu depuis un an des centaines d’arrestations, notamment au sein de l’appareil judiciaire et de la police. Paradoxalement, ce n’est donc pas sous la pression d’un risque terroriste que le gouvernement légifère mais contre une contestation sociale et politique, un peu comme les manifestations de Gezi en juin 2013, qui avaient ébranlé le pouvoir du Parti de la justice et du développement de Recep Tayyip Erdogan.
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