19 avril 2024

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Economie

La Turquie continue de développer l’exploitation de bore malgré les réticences européennes

Publié le | par TN-pige | Nombre de visite 741

La Turquie va continuer à développer l’exploitation du minerai de bore, dont elle est le premier producteur mondial, et ce malgré sa classification inattendue en produit toxique par l’Union européenne, a annoncé le ministre turc de l’Energie Hilmi Güler.

"Nous allons nous battre contre cette décision (de l’UE) sur le plan juridique en présentant des arguments scientifiques et techniques et permettre à notre pays de profiter de cette richesse naturelle pour en faire profiter l’économie nationale et mondiale", a promis M. Güler.

Le ministre inaugurait mercredi à Bandirma de nouvelles installations de transformation et de stockage des divers dérivés de minerai de bore, qui est extrait dans plusieurs mines de cette région, à l’ouest de la Turquie.

L’UE, avec laquelle la Turquie mène depuis 2005 des négociations d’adhésion, a décidé d’inclure le 6 novembre le bore dans sa liste des "produits toxiques", mettant ainsi en difficulté la Turquie.

Les responsables turcs avaient décidé de se plaindre de la décision auprès de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et d’ouvrir un procès à l’encontre de l’UE.

Avec environ 70% des réserves mondiales de ce minerai qui est utilisé dans de nombreuses applications industrielles, la Turquie a produit l’an dernier 688.000 tonnes de dérivés du bore, soit 36% de la production mondiale (devant les Etats-Unis et la Russie).

La Turquie a multiplié par 3,5 sa production de minerai et par 6 les recettes tirées de son exploitation depuis 2002, a souligné M. Güler, promettant de poursuivre les investissements dans ce secteur.

"Notre objectif est d’atteindre un milliard de dollars de recettes à l’horizon 2012", a déclaré à l’AFP Orhan Yilmaz, directeur général de la société minière nationale Etimaden.

"Je ne pense pas que les arguments de l’Union européenne (pour déclarer le bore toxique) soient purement techniques, mais plutôt politiques", estime M. Yilmaz, affirmant que les études menées en Turquie sur l’impact du bore sur la santé publique avaient conclu à l’absence de toxicité.

"Nous allons mener de nouvelles enquêtes scientifiques et demander la suspension des mesures de restriction prises en Europe", a-t-il encore dit.

Les scientifiques et économistes turcs ont appelé le gouvernement à saisir l’opportunité des richesses de son sous-sol, et ne pas brader ses matières premières aux puissances étrangères. La Turquie pourrait vendre le bore trois fois plus cher si elle mettait en oeuvre des infrastructures capables de l’enrichir.

Le bore et ses dérivés sont utilisés dans la fabrication de verre et de céramique, mais aussi dans la métallurgie, la fabrication de plastiques, l’agriculture, l’industrie pharmaceutique, les détergents et le ciment dont il renforce la résistance ainsi que dans dans la technologie spatiale.

Ils commencent également à servir dans la production de batteries dites propres et de combustible automobile ainsi que de piles à hydrogène, des débouchés prometteurs avec la raréfaction des hydrocarbures classiques.

L’Union Européenne, pour qui la Turquie représente avant tout un immense marché totalement dépendant des importations venues d’Europe, semble avoir pris trop hâtivement une décision visant à décréter le bore "toxique".


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