19 avril 2024

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Laurent Leylekian capitule en bombant le torse

Publié le | par Maxime Gauin | Nombre de visite 3050
Laurent Leylekian capitule en bombant le torse

« Martz attaque »… et gagne. Dans une tribune publiée par Les Nouvelles d’Arménie magazine, n° 206, avril 2014, p. 43, Laurent Leylekian, ancien directeur de France-Arménie et ancien directeur général de la Fédération euro-arménienne pour la justice et la démocratie (le lobby de la Fédération révolutionnaire arménienne à Bruxelles) annonce qu’il s’est désisté du pourvoi en cassation formé le 20 janvier dernier, contre sa condamnation pour diffamation, confirmée et alourdie par la cour d’appel de Paris. Cette condamnation devient ipso facto définitive. Le pourvoi en cassation n’était d’ailleurs pas suspensif.

Avant de rappeler les faits et d’analyser le renoncement du diffamateur Leylekian, remarquons déjà que cette tribune n’est parue — du moins au moment où j’écris, plus de dix jours après sa publication — que sur papier. Il n’y a aucune trace de ce texte sur le site du mensuel (armenews.com), ni sur le blog de l’auteur, et aucune allusion sur son compte Twitter. M. Leylekian, qui n’avait pas manqué de faire parler de lui durant la procédure, ne se vante pas trop de son renoncement. Notons aussi qu’il a choisi, pour annoncer son désistement, Les Nouvelles d’Arménie magazine plutôt que dans le journal qu’il a dirigé (France-Arménie). La page Facebook de ce dernier ne contient aucun renvoi à la tribune de l’ancien directeur de la publication, aucune référence, rien à ce sujet. M. Leylekian voudrait sous-entendre que ses relations avec son ancien magazine se sont détériorées qu’il ne s’y prendrait pas autrement. En l’absence d’autres éléments, je m’en tiendrai là sur ces points.

Rappel des faits

Le 5 janvier 2010, Sırma Oran-Martz, membre des Verts, était déboutée, par le tribunal de grande instance (TGI) de Lyon, de sa plainte pour discrimination contre le maire de Villeurbanne. Le TGI a jugé que rien dans la législation française ne concerne la discrimination pour l’établissement d’une liste de candidats à une élection, et que la discrimination économique (prévue et réprimée) ne pouvait pas s’appliquer. Onze jours plus tard, France-Arménie publiait un éditorial venimeux, signé Laurent Leylekian — coutumier des propos haineux [1]. Ce texte fut mis en ligne sur l’édition électronique du magazine le 18 janvier. Mme Oran-Martz ne s’est rendue compte que trop tard de la parution sur papier ; elle a cependant porté plainte contre la publication sur France-armenie.net, le 16 avril 2010. Laurent Leylekian fut mis en examen février 2011. Comme par hasard, l’édition électronique de France-Arménie, où était paru le texte poursuivi, a disparu, sans explication, le même mois.

Le 24 janvier 2013, Laurent Leylekian passait en jugement devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. Ses témoins étaient :

- Le chirurgien à la retraite Yves Ternon, témoin de la défense lors des procès de terroristes arméniens dans les années 1980 [2], puis témoin de la partie civile lors du procès intenté (et perdu) par le Comité de défense de la cause arménienne contre Bernard Lewis, en 1994 [3], et plus récemment, en 2008, témoin pour SOS-racisme dans l’infâme procès que cette association a intenté à Pierre Péan (ce dernier a été relaxé en première instance, en appel et en cassation).
- Hilda Tchoboian, directrice de la Maison de la culture arménienne de Décines-Charpieu à l’époque (2008) où une plaque en l’honneur des cinq terroristes kamikazes de Lisbonne (1983) y fut inaugurée (la plaque semble avoir été retirée récemment). Mme Tchoboian fut assez embarrassée par les questions de l’avocat de Mme Oran-Martz, Me Charles Morel, sur cette affaire de plaque commémorative.
- Le député (UDI) François Rochebloine, qui a réservé, au nom d’une interprétation très personnelle du règlement de l’Assemblée nationale, une salle pour le Bureau français de la cause arménienne, en février 2013, salle dans laquelle Mirvari Fataliyeva (présidente de la Maison de l’Azerbaïdjan à Paris) et son ami Vugar Hüseynov ont été tabassés par des militants de la « cause arménienne » (les deux victimes ont porté plainte).

On a les témoins qu’on peut. Pour ma part, j’étais l’un des témoins de Sırma Oran-Martz.

Le 28 février 2013, c’est-à-dire, jour pour jour, lors du premier anniversaire de la décision du Conseil constitutionnel censurant la proposition de loi Boyer, la 17e chambre rendait son jugement condamnant le prévenu à 2 500 euros d’amende avec sursis, 4 000 euros de dommages et intérêts et 3 500 euros au titre des frais d’avocat de la partie civile. L’éditorial de M. Leylekian, a jugé le tribunal, « est issu d’une véritable dénaturation du sens et de la portée de la décision de justice évoquée dans les premières lignes », c’est-à-dire celle qui a débouté Mme Oran de ses demandes contre le maire de Villeurbanne Jean-Paul Bret. Laurent Leylekian se livre « à une violente stigmatisation de sa [victime] et de ses ‟semblables”, par une accumulation d’images et de propos dévalorisants, faisant d’eux des ennemis du genre humain. » « De même », poursuit le tribunal, « il convient de considérer que Laurent Leylekian ne disposait pas d’éléments d’information suffisants pour formuler à l’égard de Sirma Oran-Martz les graves accusations contenues dans un article dénué de tout véritable humour, qui, par son ton et sa teneur, s’apparente à une véritable ‟chasse aux sorcières” et à une violente stigmatisation de la partie civile. »

M. Leylekian fit appel le jour même, et le procès en appel eut lieu devant la 7e chambre du pôle 2, le 14 novembre 2013. La défense plaida, sans guère plus de succès qu’en première instance, la bonne foi. Le 16 janvier 2014, la cour d’appel rendit un arrêt cinglant, qui confirme les peines en y ajoutant 2 000 euros supplémentaires pour les frais d’appel de la partie civile. Laurent Leylekian, écrit la cour, « en des termes particulièrement dévalorisants Mme Oran-Martz de commettre des actes susceptibles de faire l’objet d’un débat probatoire », et il a échoué aussi bien à en apporter la preuve qu’à démontrer sa bonne foi. « Rien n’autorisait le prévenu, qui a disposé du temps nécessaire pour rédiger son texte (la mise en ligne est du 18 janvier 2010) à présenter des affirmations étrangères au litige [entre le maire de Villeurbanne et les Verts], et révélant au surplus, par les expressions employées, une animosité particulière envers la partie civile, à laquelle, la cour le rappelle, aucun conflit ne l’avait jusqu’alors opposé, à Villeurbanne ou à Lyon, qu’il ne connaissait pas et qui s’est trouvée livrée à l’opprobre ». Mieux encore, à la page 6 de son arrêt, la cour d’appel met les mots « génocide arménien » entre guillemets, et, un peu plus loin, à la même page, elle écrit : « ce que le prévenu appelle le génocide arménien ».

Laurent Leylekian annonce qu’il retire son pourvoi

Le 20 janvier dernier, M. Leylekian formait un pourvoi en cassation. Martial, son comité de soutien disait : « Ceux qui luttent peuvent perdre, ceux qui ne luttent pas ont déjà perdu ». C’est donc un retournement complet qu’annonce l’ancien directeur de France-Arménie.

« Après mûre réflexion, j’ai décidé d’abandonner cette idée [...] parce que c’est une stratégie risquée. Nos adversaires politiques, aux moyens illimités, ne rêvent que de ça : nous conduire dans les voies embourbées des procédures judiciaires, afin de nous détourner de la scène politique et de nous épuiser moralement et financièrement. Au demeurant, c’est sans doute un hasard si — sitôt l’issue de mon procès connue — une plainte été déposée à l’encontre d’une autre figure la lutte contre le négationnisme. »

Avec ses mots à lui, Laurent Leylekian confirme ce que je dis depuis des années : la base du nationalisme arménien se rétrécit de plus en plus en France ; ses moyens financiers et humains n’ont rien à voir avec ceux des années 1980 ou 1990. En effet, la référence à l’« épuisement moral et financier » qui « risque » de se produire implique que les nationalistes arméniens n’ont pas les moyens d’aider à la fois Laurent Leylekian pour son pourvoi en cassation (qui était perdu d’avance) et Jean-Marc « Ara » Toranian pour la plainte avec constitution de partie civile qui a été déposée contre lui le 11 février dernier, en mon nom, par mon avocat, Me Patrick Maisonneuve (Me Maisonneuve a déjà fait condamner Libération et Télérama pour injure publique, Closer pour atteinte à l’intimité de la vie privée, ou encore le cinéaste Bertrand Tavernier pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique).

M. Toranian, par courriel du 13 novembre 2013, avait refusé, en des termes pour le moins déplacés, de retirer un message publié sur le forum de son site armenews.com, message où j’étais traité de « prétendu historien, véritable tâcheron au service du fascisme turc » et de « négationniste patenté », entre autres amabilités. Puis, le même internaute m’a traité, le 29 du même mois, de « minable rond de cuir de l’administration fasciste turque, dont le QI doit péniblement s’établir autour de 75 » et qui fait « partie des gens qui ont permis au nazisme de fonctionner comme une machine bien huilée ». Enfin, une autre internaute s’est cru autorisée à écrire : « Moi aussi je me prends parfois à rêver qu’il se rende compte de l’abjection morale et intellectuelle à laquelle il se livre et qu’il fasse marche arrière. […] Je me désespère qu’il sacrifie l’éthique intellectuelle à l’ambition. » Plainte a donc été déposée contre ces trois personnes, pour diffamation et injure (les messages ont été supprimés après un courrier de Me Maisonneuve, fin janvier, mais c’était trop tard pour éviter les poursuites).

Contrairement à ce que sous-entend M. Leylekian, j’ai pris la décision de porter plainte dès le milieu de novembre 2013, les messages suivants n’ayant fait que me renforcer dans cette idée. Le constat d’huissier que j’ai fait établir (moyennant 438,11 €) date du 2 janvier dernier ; il est donc antérieur de deux semaines à l’arrêt confirmatif de la cour d’appel de Paris dans l’affaire Oran contre Leylekian. Par contre, il est bien évident que cet arrêt — comme celui de la Cour européenne des droits de l’homme dans l’affaire Perinçek contre Suisse — a contribué à ce que les préparatifs de la plainte aient eu lieu dans une atmosphère encore plus favorable, encore plus détendue. Ce n’est pas moi, bien au contraire, qui ai forcé M. Toranian à rejeter grossièrement ma demande de retrait des propos diffamatoires me qui me visaient, refus formulé dans un contexte qui aurait dû le mettre en garde contre une pareille témérité. Il doit en assumer toute la responsabilité. Enfin, ma plainte a été déposée, comme je l’ai indiqué plus haut, le 11 février, soit trois bonnes semaines après l’arrêt de la cour d’appel.

Laurent Leylekian n’est pas plus exact quand il commente sa propre condamnation. Il ose écrire : « j’ai sans doute été plus pour le ton trop décapant [sic] que j’ai employé que pour le fond de ma critique ». L’avocat de la partie civile n’a pas manqué, certes, de relever, comme circonstance aggravante les « injures absorbées » (selon un arrêt de la Cour de cassation du 27 octobre 1893, qui a établi une jurisprudence constante, « lorsque les expressions outrageantes ou injurieuses se rattachent directement à une imputation diffamatoire, le délit d’injure s’absorbe dans celui de diffamation, et ne peut relever de l’injure seule »). La simple lecture du jugement de première instance et de l’arrêt de la cour d’appel montre que le vocabulaire haineux de M. Leylekian a compté dans la décision judiciaire. Toutefois, traiter Sırma Oran-Martz « et ses semblables » d’« ennemis du genre humain », cela relève bien du « fond » de ce que M. Leylekian ose appeler sa « critique ». Plus important encore : la « participation à un vaste complot négationniste », base des accusations, a été jugée diffamatoire, tant en première instance qu’en appel. Ce n’est d’ailleurs pas une nouveauté jurisprudentielle : dès le 23 mai 1990 (donc avant l’adoption de la loi dite Gayssot), Ivan Levaï, alors directeur de France Inter, a été condamné, par le tribunal de grande instance de Paris, pour diffamation contre Bernard Lugan, alors maître de conférences à l’université Lyon-III (un historien réactionnaire, mais non raciste) ; M. Levaï avait traité M. Lugan de « Faurisson de l’histoire de l’Afrique [4] ».

Comme il l’avait fait en 2010, Laurent Leylekian se livre donc à « une véritable dénaturation du sens et de la portée » d’une décision de justice en affirmant que « ceux qui espéraient tirer de cet arrêt une sorte de jurisprudence pénalisant la lutte contre le négationnisme en seront pour leurs frais. » L’ancien directeur de France-Arménie opère aussi une sidérante annexion du mot « négationnisme », qui désigne la négation de l’existence des chambres à gaz nazies (une négation populaire en Arménie).

Bref, M. Leylekian, par son fanatisme aveugle, a puissamment contribué à affaiblir sa cause :

- Il a été condamné, en première instance et en appel, ce qui fut l’occasion de rappeler qu’on ne peut pas employer le terme « négationniste » à tort et à travers en France ;
 Il a dû retirer son pourvoi, puis expliquer pourquoi : les militants de la « cause arménienne » n’ont plus assez d’argent pour financer sa cause perdue d’avance, plus assez d’énergie aussi, et encore moins depuis que j’ai porté plainte à nouveau ;
- Il capitule après l’arrêt de la cour d’appel, c’est-à-dire justement la décision où il est écrit « ce que le prévenu appelle le génocide arménien », une prise de distance qui eût été inimaginable quelques années plus tôt, et qui s’inscrit dans le retournement de tendance en France (Liberté pour l’histoire, appel de Blois, décision du Conseil constitutionnel censurant la proposition Boyer).

Et ce n’est pas fini : le 30 avril, la cour d’appel de Versailles rendra son arrêt dans le procès pour menaces (dont au moins une menace de mort) intenté par Emine Çetin (coorganisatrice de la manifestation contre la proposition de loi Boyer, le 21 janvier 2012) contre deux Arméniens d’Alfortville.

Il ne faut pas s’arrêter là. Les procès de Créteil (décembre 1984, février-mars 1985) puis ceux de Bobigny (mars et mai 1985) et enfin le procès Melkonian (novembre 1986) ont signé la fin du terrorisme arménien en France. Les procès des années 2010 doivent signer la fin du terrorisme intellectuel arménien.

Maxime Gauin


[1Voici, par exemple, ce qu’il écrivait en octobre 2009 : « Alors oui, les “maudits Turcs” restent coupables ; ils restent tous coupables quelle que soient leur bonne volonté, leurs intentions ou leurs actions. Tous, de l’enfant qui vient de naître au vieillard qui va mourir, l’islamiste comme le kémaliste, celui de Sivas comme celui de Konya, le croyant comme l’athée, le membre d’Ergenekon comme Orhan Kemal Cengiz qui est “défenseur des droits de l’homme, avocat et écrivain” et qui travaille pour “le Projet kurde des droits de l’homme”. Aussi irrémédiablement coupables que Caïn, coupables devant les Arméniens, devant eux-mêmes, devant le tribunal de l’Histoire et devant toute l’Humanité. »

[2Comité de soutien à Max Kilndjian, Les Arméniens en cour d’assises. Terroristes ou résistants ?, Marseille, Parenthèses, 1983, pp. 118 et sqq ; Hay Baykar, 23 février 1984, p. 9 ; Armenian Terrorism and the Paris Trial/Terrorisme arménien et procès de Paris, Ankara, 1984, pp. 47-48.

[3« Au tribunal de Paris — Le Comité de défense de la cause arménienne poursuit ‟le Monde” pour deux articles ‟négationnistes” » et « Les actions engagées par les parties civiles arméniennes contre ‟le Monde” déclarées irrecevables par le tribunal de Paris », Le Monde, 16 octobre et 27 novembre 1994. Ce procès, perdu par les nationalistes arméniens, comme ceux intentés par l’Association générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française (AGRIF) et par l’Union des médecins arméniens de France (UMAF), proches du Front national, perdus eux aussi, ne doit pas être confondus avec le procès, au civil, gagné, en 1995, par le Forum des associations arméniennes contre Bernard Lewis, lequel a commis l’erreur de ne pas se présenter à l’audience, puis de ne pas faire appel.

[4Sur ce procès, et d’autres intentés (puis tous gagnés) pour des motifs similaires : Bernard Lugan, Douze années de combats judiciaires (1990-2002), Lyon, Édition de l’Afrique réelle, s.d. (ca 2002-2003).

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